Nokia, Oracle et IBM veulent aider Bruxelles contre Microsoft

Dans son combat contre Microsoft, Bruxelles devrait se sentir un peu plus fort. Un groupe de cinq industriels réunis au sein du Comité européen pour les systèmes compatibles (ECIS), créé au début des années 1990, a déclaré qu'il avait demandé à la Cour européenne de justice la permission d'aider la Commission européenne dans sa tentative d'imposer au géant du logiciel des mesures visant à préserver la concurrence. Il s'agit de Nokia, IBM, Oracle, Red Hat et Real Networks. Condamné par Bruxelles en mars 2004 pour abus de position dominante, Microsoft a fait appel devant la Cour européenne de justice (CEJ). Le procès doit se tenir en 2006. En ralliant à sa cause des groupes de poids, la Commission pourrait se montrer plus forte qu'à l'automne, quand elle a perdu des alliés d'un calibre tout aussi important. En novembre, Novell et l'association professionnelle Computer and Communication Industry Association (CCIA), à laquelle participaient notamment Oracle, Nokia, Red Hat et Nortel, s'étaient désistés de la procédure après avoir conclu des accords financiers avec Microsoft, qui avait alors largement ouvert sa bourse. En tout, Novell a reçu en cash 536 millions de dollars. Nokia avait alors quitté la CCIA. IBM, Oracle, Nokia et Red Hat participent déjà à la lutte anti-Microsoft, mais via la SIIA (Association de l'industrie du logiciel et de l'information), qui soutient la Commission. Problème: avec son millier de membres, la SIIA est une structure plutôt lente. Les cinq groupes espèrent donc accroître leur efficacité en intervenant directement.Toutefois, la proposition de ces cinq industriels pourrait être rejetée dans la mesure où ils ont manqué l'échéance de décembre donnée par la CEJ. Si elle était malgré tout acceptée, elle pourrait servir la cause de Bruxelles. "Il est nécessaire que des associations interviennent et que des gros donnent l'exemple", affirme une source à l'AFP. De fait, cette initiative pourrait encourager de nombreux fabricants d'ordinateurs, réfractaires à l'idée de lutter contre la puissance écrasante de Microsoft. Au printemps 2004, outre une amende de 497 millions de dollars, la Commission a condamné Microsoft à mettre en place des "remèdes", c'est-à-dire des mesures visant à ré-équilibrer la concurrence. Notamment, le groupe a dû commercialiser une version de Windows ne contenant pas le logiciel audiovisuel Windows Media Player. Il doit encore mettre en place des mesures d'interopérabilité, de nature à faciliter l'utilisation de Windows avec les autres éditeurs de logiciels. En dépit de ses assurances de bonne volonté, concrètement Microsoft s'est jusque là montré récalcitrant.
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