"Le léger redressement de l'intérim ne préfigure en rien de la reprise de l'emploi"

latribune.fr- Quel est l'impact de la loi sur la cohésion sociale pour les entreprises du travail temporaire en France?François Roux- Cette loi permet aux entreprises de travail temporaire d'accéder au marché du placement (recrutement, reclassement pour le secteur public et outplacement). Si c'est un événement en France, partout en Europe ce système existait déjà. L'intérêt pour les entreprises de travail temporaire est d'avoir accès un marché supplémentaire. Les entreprises offrent une nouvelle prestation, en parallèle de l'intérim. Toutefois, sur ce point, il est encore trop tôt pour apprécier les effets concrets pour les entreprises.La loi permet par ailleurs aux entreprises d'être missionnées par les organismes publics pour placer des chômeurs. Un troisième volet, dédié à l'intérim, devrait permettre d'ouvrir le travail temporaire aux personnes en formation et aux personnes en difficultés. Ce dernier point fait encore l'objet de négociations.Concernant le placement, l'expérience des autres pays vous permet-elle d'avoir une estimation du potentiel que ce marché représente?En effet, en Grande-Bretagne notamment, ce modèle existe depuis très longtemps. Le placement représente là-bas 10% du chiffre d'affaires des entreprises de travail temporaire. En ce qui concerne la rentabilité, elle devrait être comparable à celle que l'on rencontre dans l'intérim. Il n'y a pas de raison pour que ce ne soit pas la même chose en France.En 2005, quelles sont les perspectives économiques pour le travail temporaire en France?Nous n'avons aucune visibilité sur l'année. Au premier trimestre 2005, le nombre d'intérimaires en France a progressé de 1,5% par rapport à l'année précédente. Au deuxième trimestre, la progression est plus faible et au mois de juin, la croissance est nulle. Toutefois, nous avons mis un terme à 40 mois consécutifs de baisse dans le secteur, entre juillet 2001 et octobre 2004. Mais ce léger redressement ne préfigure en rien d'une reprise de l'emploi. Etes-vous inquiet de la faible croissance du secteur du travail temporaire? Non, car la situation ne se dégrade pas. En outre, le chiffre d'affaires du secteur va mécaniquement progresser avec l'augmentation de 5,5% du Smic en juillet. Par ailleurs, le maintien de l'allégement des charges sociales est très positif pour les entreprises du secteur.
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