Pernod Ricard menacé d'une contre-offre sur Allied Domecq

Pour Pernod Ricard, prendre le contrôle d'Allied Domecq pourrait être plus difficile que prévu. Si le géant français des vins et spiritueux s'est accordé avec le groupe britannique pour créer le numéro deux mondial du secteur, le groupe américain Constellation Brands pourrait bien jouer le trouble-fête.Le groupe américain a en effet confirmé, lundi 25 avril, à la suite de différentes fuites dans la presse, qu'il était en train d'étudier la possibilité de réaliser une contre-offre sur Allied Domecq. "Constellation Brands en est au premier stade de l'évaluation de ses options, aux côtés d'un certain nombre de partenaires potentiels", a déclaré le groupe dans un communiqué. "Il n'y a aucune certitude que cela débouchera sur une approche de la société", a-t-il ajouté, avant de conclure: "Une nouvelle annonce sera faite en temps voulu". Le Britannique Allied Domecq fait déjà l'objet d'une offre officielle et amicale de la part de Pernod Ricard. Ce dernier a proposé, jeudi 21 avril, 10,7 milliards d'euros (670 pence par action) pour prendre le contrôle d'Allied Domecq. Le groupe présidé par Patrick Ricard espère dégager 300 millions d'euros de synergies annuelles avec cette acquisition, qu'il veut réaliser avec l'appui de Fortune Brands, un autre géant du secteur. Moins imposant qu'Allied Domecq, avec une capitalisation boursière de 6,7 milliards de dollars, Constellation Brands pourrait faire appel à un ou plusieurs partenaires pour mener à bien une telle opération, visant à couper l'herbe sous le pied de Pernod Ricard. Le risque de voir émerger une bataille boursière autour d'Allied Domecq ne laisse pas la Bourse indifférente. Le titre Pernod Ricard abandonne 1,13% à 122,40 euros à la clôture, lundi. Allied profite légèrement de cette situation. Le titre gagne 0,75% à 667,99 pence, en fin de séance, à Londres.Reste que la possibilité d'une telle contre-opération demeure encore très hypothétique... "Je ne crois pas que cela soit possible", lance pour sa part Cédric Louboutin, analyste chez Fideuram-Wargny, interrogé par latribune.fr. "Constellation a récemment racheté Mondavi et doit encore intégrer cette acquisition. En outre, il est spécialisé dans le vin, et les synergies qui peuvent être dégagées avec les spiritueux sont moins évidentes que pour Pernod Ricard", ajoute le spécialiste, qui reste convaincu de la réussite du groupe français.
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