Le patron de DaimlerChrysler essuie de vives critiques

Assemblée houleuse pour Juergen Schrempp. Lors de l'assemblée générale de DaimlerChrysler, ce matin, les actionnaires n'y sont en effet pas allé de main morte avec le patron. "M. Schrempp, vous semblez depuis deux ans n'essuyer que des échecs", a lancé le représentant d'une association de petits porteurs. Même ton de reproche chez les institutionnels: le représentant du fonds DWS, qui possède plus de 10% du capital, a de son côté fait remarquer que "la patience des actionnaires est épuisée".Parmi les griefs adressés à Juergen Schrempp, la situation de la marque Mercedes a tenu une place centrale. La marque à l'étoile a vu ses ventes reculer de 9,21% au premier trimestre 2005. Et si le dynamisme du concurrent BMW n'y est pas étranger, les actionnaires n'ont toutefois pas oublié de dénoncer les problèmes de fiabilité récurrents. Dernier incident en date, Mercedes a été contraint de rappeler 1,3 million de véhicules la semaine passée, ce qui constitue le plus gros rappel de son histoire.Le groupe est bien entendu en train d'essayer de régler ces soucis techniques. Mais cela aura inévitablement un impact sur les comptes. "Nous attendons encore un effet significatif sur les résultats", a reconnu le directeur financier de DaimlerChrysler Bodo Uebber. La facture va donc être lourde pour le groupe, puisqu'il va également supporter le coût de restructuration de Smart. Une autre pilule difficile à avaler pour les actionnaires. Ce plan annoncé vendredi dernier (voir ci-contre) est "une déclaration de banqueroute", a estimé le représentant de DWS. Rappelons que DaimlerChrysler a prévu de ramener sa filiale dans le vert en 2007 en supprimant le tiers de ses effectifs (soit quelque 700 emplois). Un projet qui va lui coûter 1,2 milliard d'euros en 2005.Pour les investisseurs, ces frais de restructuration semblent en tout cas être la goutte d'eau (à plus d'un milliard d'euros) qui fait déborder le vase. Car ce qui intéresse au final les actionnaires, c'est bien la rentabilité. Or, selon eux, elle n'est plus au rendez-vous depuis deux ans avec les multiples révisions à la baisse de ses perspectives effectuées par le groupe. En 2004, les chiffres définitifs ont une nouvelle fois déçu avec un résultat d'exploitation de 5,7 milliards d'euros. Et encore, le groupe a-t-il été partiellement sauvé par le redressement de Chrysler tandis que les résultats de l'ancienne "vache à lait", Mercedes Car Group (Mercedes, Smart, Maybach), s'effondraient.Conséquence qui ne manque pas de faire grogner les actionnaires: l'action, en baisse de 0,12% mercredi, a stagné depuis deux ans, ne gagnant que 10% alors que le Dax dans le même temps s'est envolé de 55%. Juergen Schrempp n'a pas pu nier cette sous-performance. S'il a insisté sur sa prévision pour cette année d'un résultat d'exploitation (hors exceptionnels) légèrement meilleur qu'en 2004, il a aussi reconnu que le prix de l'action DaimlerChrysler n'était "pas satisfaisant".
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