Eidos est sur le point de pouvoir souffler. Au moins momentanément. En pleins déboires financiers, l'éditeur de jeux vidéo britannique a reçu hier deux offres de reprise. Il a commencé par donner son accord à la proposition du fonds d'investissement Elevation Partners. Montant de l'opération: 71 millions de livres, soit 50 pence par titre Eidos. Si l'opération aboutit, le repreneur ferait une bonne affaire, cette dernière offre étant la plus basse évoquée depuis qu'Eidos est officiellement en vente, c'est-à-dire depuis un an.Mais dans l'après-midi hier, l'éditeur britannique SCi Entertainment a contre-attaqué en faisant une offre de reprise d'un montant de 76 millions de livres. L'opération se ferait par échange d'actions, pour une action SCi contre 6 actions Eidos, valorisant chacune de ces dernières 53,6 pence. Du coup, Eidos a déclaré qu'il discuterait avec les deux parties afin d'évaluer la meilleure offre. Concernant la proposition de SCi, l'éditeur a aussi indiqué qu'il examinerait de près le fait qu'elle soit uniquement constituée d'un échange d'actions. "Le conseil d'administration aura besoin de comprendre la logique derrière l'offre. SCi est une société différente, bien plus petite", a déclaré le directeur général d'Eidos, Mike McGarvey. Quel que soit le repreneur finalement choisi, force est de constater que depuis la mise en vente d'Eidos en juin 2004, les prix ont sensiblement baissé. Ils se situent ainsi loin des 215 millions de livres qu'aurait proposé le français Ubi Soft l'été dernier.L'offre la plus basse, celle d'Elevation Partners, représente quand même une prime de 11,7% par rapport au cours de clôture de lundi. Si c'est cette dernière qui l'emporte, reste à savoir, ce que le fonds, dont font partie le chanteur de U2 Bono, John Riccitiello, l'ex-président d'Electronic Arts, et Roger McNames, co-fondateur du fonds Silver Lake, ferait d'Eidos. Mis à part le répit financier dont il bénéficierait, l'éditeur n'en résoudrait pas pour autant ses problèmes intrinsèques. De taille moyenne, Eidos va devoir massivement investir avec l'arrivée des consoles de troisième génération. Or, le groupe est en grandes difficultés. Il a publié ces jours-ci au titre du premier semestre à fin décembre de son exercice décalé une perte de 29 millions de livres après un bénéfice de 6,2 millions de livres un an avant. L'éditeur avait également annoncé le report de plusieurs jeux parmi lesquels "Hitman" et "Tomb Raider" dont les dernières moutures ne sortiront pas avant 2006, ce qui aura un "impact significatif" sur ses résultats annuels. A Londres, après avoir gagné 27,93% à 57,50 pence mardi soir, le titre Eidos progresse encore de près de 6% à 60,55 pence mercredi en fin d'après-midi. En cinq séances, il a gagné près de 75%.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:49

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