Les offres tarifaires dans les télécoms : simples comme un coup de fil

Il y des jours où l'on regretterait les bons vieux monopoles. L'ouverture à la concurrence est censée apporter au consommateur des services plus efficaces et moins coûteux. L'essor de l'Internet haut débit n'en est-il pas l'illustration? Aiguillonné par des opérateurs comme Free ou neuf Telecom, le marché que dominait Wanadoo, la filiale de l'opérateur historique, a doublé en un an, et l'on peut aujourd'hui disposer d'un débit de 8 Mega pour 15 euros par mois.Mais dès lors que l'on souhaite combiner un abonnement au téléphone fixe, un accès Internet, un abonnement à un mobile, et pourquoi pas un accès à un bouquet de chaînes payantes, s'y retrouver dans le maquis des offres des opérateurs alternatifs, des câblo-opérateurs, ou de France Télécom relève d'une étude de marché à décourager le consommateur moyen. Les journaux tentent d'éclairer leurs lecteurs en distinguant dans des tableaux à multiples entrées, ceux qui téléphonent X heures par mois dont X1 le week-end et en soirée, surfent sur le net Y heures, pour trouver la combinaison gagnante X (X1) + Y = opérateur Z. Avec la hausse annoncée de l'abonnement de France Télécom, on risque d'y voir encore moins clair. La baisse affichée du prix des communications, en moyenne de 23%, a été immédiatement récusée par l'association de consommateur UFC-Que Choisir. L'UFC calcule que le prix d'un appel de 30 secondes augmentera de 19,5%, et de 6% pour une minute de conversation. L'impact sur la facture des petits usagers du téléphone fixe sera sans surprise: à la hausse. En revanche, le consommateur moyen, bien incapable de savoir si ses appels durent en moyenne plus ou moins d'une minute, et combien d'appels longs il devra passer pour que la baisse de leur tarif compensent la hausse de l'abonnement..., - sans compter qu'il a peut être souscrit un forfait "Mes heures" soumis à des baisses différentes -, en sera réduit à découvrir sur sa facture s'il est gagnant ou perdant. Le cas échéant, il pourra toujours se tourner vers un opérateur alternatif, qui via le dégroupage total, lui permettra de rompre tout lien avec France Télécom. Ce dernier devrait baisser le tarif d'accès au dégroupage ; en théorie le nombre de lignes dégroupées devrait donc augmenter. On pourrait aussi troquer l'abonnement à la ligne fixe pour l'"Adsl NU" annoncé par France Télécom, et réservé à l'accès Internet, et ne conserver que l'abonnement à un mobile pour la voix.Bref, on n'en a pas fini de soupeser les offres tarifaires, de tergiverser, d'écouter les récits de ceux qui ont abandonné l'opérateur historique, mais ont dû attendre plusieurs semaines d'être livrés d'un boîtier, passer des heures suspendus à une "hot line" encombrée, tout en étant débités chaque mois du montant de l'abonnement.Et dire que France Télécom a été autorisée à nous infliger ce casse-tête supplémentaire en échange de sa candidature au Service Universel. Une candidature remise dans le cadre d'un appel d'offre symbolique de l'ouverture à la concurrence du secteur. France Télécom a été le seul à répondre et à s'engager, par exemple, à installer une ligne téléphonique à quiconque en ferait la demande, en tout point du territoire. Une obligation que le vieux monopole remplissait, avec un abonnement à 13 euros, et des offres tarifaires lisibles. Bienvenue dans la concurrence universelle!
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