Les ventes de disques se stabilisent

Le marché du disque semble avoir touché le fond. En baisse dramatique depuis 1999, l'industrie donne enfin des signes de stabilisation. Certes, la reprise n'est pas encore là. Mais en 2004, le déclin s'est limité à 1,3% en valeur et les ventes mondiales de musique (CD, cassettes, DVD musicaux, singles) ont quand même atteint 33,6 milliards de dollars, selon l'IFPI, qui regroupe 1.450 producteurs et distributeurs d'oeuvres phonographiques dans 76 pays. Le marché a donc écoulé 0,4% d'unités de moins qu'en 2003. Cette quasi stagnation est une bonne nouvelle pour une industrie qui a subi tous les maux ces dernières années - concurrence d'autres loisirs comme le jeu vidéo, contre-façon, piratage sur Internet, conjoncture déprimée - et qui a peut-être même engendré une certaine lassitude des consommateurs ou pratiqué des prix trop élevés...Si l'on s'en tient uniquement aux CD (86% du marché), les ventes ont limité leur chute à 0,9% après un recul de 9,1% en 2003. En outre, des ventes plus importantes de DVD musicaux ont aidé à équilibrer le marché: leurs poids est ainsi passé en un an de 4 à 8% dans le chiffre d'affaires total du marché. D'ailleurs, si les statistiques publiées avaient inclus les sonneries de portables et le téléchargement légal, les ventes auraient été équivalentes à celles de 2003, d'après les professionnels. Pour cette année, l'IFPI mise sur une poursuite de la tendance en tablant sur des ventes annuelles stables.L'industrie se trouve donc à un tournant, selon l'IFPI. Aux Etats-Unis (36% du marché mondial), les revenus de la musique ont d'ailleurs enregistré une hausse de 2,3%. L'Union européenne est en revanche à la traîne avec un déclin d'encore 6,6%. Parmi les 10 premiers pays, la France, à la cinquième place, a marqué un déclin de 14,8%, tandis qu'en Espagne, le recul est de 12,5%.Dans l'Hexagone, la chute de 2004, déjà expérimentée en 2003, suit une période de ventes fastes, soutenues par les artistes locaux. Reste à savoir si la dépression de ces deux dernières années est provisoire, et n'empêchera pas une sortie de crise, ou si elle est le début d'un long tunnel, se demande l'IFPI dans son étude.Au niveau mondial, huit albums se sont vendus à plus de cinq millions d'exemplaires en 2004. Il s'agit de "Confessions" de Usher, "Feels like home" de Nora Jones, "Encore" de Eminem, "How to dismantle an atomic bomb" de U2, "Under My Skin" d'Avril Lavigne, les "Greatest Hits" de Robbie Williams et de Shania Twain, et "Fulfilled" de Destiny's Child. Bien qu'il soit encore marginal, le téléchargement légal fait son chemin: l'an passé, les internautes ont acheté plus de 200 millions de morceaux sur les quatre premiers marchés mondiaux (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne). Un phénomène appelé à prendre de l'ampleur: sur les deux premiers mois de 2005, les ventes ont doublé en un an.
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