Boeing engrange les commandes au nez et à la barbe d'Airbus

A la veille du premier vol d'essai de l'Airbus A380, ce n'est pas sur le plan technique mais sur le terrain commercial que Boeing cherche à attirer l'attention. Le constructeur américain vient en effet d'annoncer coup sur coup deux commandes de taille. La dernière en date a été signée par Air India qui a préféré l'Américain à Airbus pour un contrat portant sur 50 appareils évalués à 7 milliards de dollars.La veille, Boeing avait déjà brûlé la politesse à son concurrent en parvenant à s'entendre avec Air Canada. Le transporteur nord-américain a passé commande pour 32 appareils (6 milliards de dollars au prix catalogue) et a pris une option sur 64 unités supplémentaires (voir ci-contre).L'avance qu'avait Airbus à fin mars en termes de commandes fermes sur 2005 (123 contre 57) tend donc à se réduire progressivement. Mais au-delà de la simple comptabilité, c'est la divergence de stratégie entre les deux avionneurs qui est mise en relief. Airbus a décidé de miser sur le transport de masse avec son A380. Un choix apparemment payant sur le plan commercial. A fin mars, le carnet de commandes comptait 139 demandes.Mais la stratégie de Boeing, basée sur des liaisons long-courrier de point à point avec des capacités moindres, ne semble pas moins pertinente. Surtout au vu des chiffres que vient de donner le constructeur. Alors que le programme B787 vient de souffler sa première bougie, Boeing revendique 217 commandes (74 fermes) pour son Dreamliner ainsi que 449 demandes. Et encore ce chiffre ne tient-il pas compte du contrat conclu avec Air India qui comprend 27 B787.Conscient du marché en jeu (2.620 appareils dans ce segment sur 20 ans selon Boeing et 3.100 selon Airbus), le constructeur européen a d'ailleurs réagi en proposant un A350, dérivé de l'A330-200. Mais cet avion qui doit entrer en service en 2010, soit deux ans après le B787, ne rencontre pas pour l'instant le même succès. Seul un protocole d'accord pour 10 unités a été signé, loin de l'objectif de 50 commandes fermes à mi-2005.Boeing a donc incontestablement marqué des points. Pour autant, il serait hâtif d'en conclure qu'il adopté la stratégie gagnante. Car, malgré l'accueil réservé à son B787, Boeing lorgne aussi sur le segment des très gros porteurs. Bien qu'il se plaise à mettre en doute la viabilité économique du programme A380 d'Airbus, l'Américain n'écarte pas en effet de lancer une version allongée de son B747-400, afin de stopper la baisse de ses ventes sur ce segment. Preuve que pour l'instant, aucune piste n'est à négliger.
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