La Sacem touchée par la crise du disque

Globalement, le bilan 2004 de la société de gestion collective des droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) est plutôt mitigé. C'est un fait: sa croissance ralentit. Le montant des perceptions de droits d'auteur a augmenté de 2,5% à 726,5 millions d'euros en 2004, contre des hausses de 5,4% les deux années précédentes. Comme en 2003, mais de manière encore plus forte, les perceptions phonographiques - sur les CD - ont reculé de 24% alors que c'est l'un des premiers postes de rémunération de la Sacem (19,5% des perceptions totales). Sur le total des perceptions, 578,1 millions d'euros ont été répartis auprès de 47.912 sociétaires, représentant presque 600.000 oeuvres. Les auteurs se rattrapent - évidemment pas complètement - sur le spectacle vivant, qui a le vent en poupe depuis plusieurs années. Les perceptions de la Sacem ont progressé sur ce créneau de 8,9%, mais sa part est inférieure à celle du disque (8,5%). Parmi les postes les plus importants, les autorisations de diffusion publique ont augmenté de 7,2% et celles des médias (télévision...) de 5,2%.Indéniablement, la Sacem et donc les auteurs ont souffert de la crise du disque. D'autant que l'organisme a rémunéré l'an passé 6.000 sociétaires supplémentaires, donc "le revenu par auteur a reculé", a lancé le président du conseil d'administration sortant Laurent Petitgirard. En outre, les coûts nets de gestion ont progressé l'an passé, passant de 15,2% à 15,75% des droits perçus, alors que la Sacem promet d'année en année de faire tout son possible pour réduire ces frais. Elle souligne pourtant que tous les taux de prélèvement (sur les concerts, à la radio...) sont restés équivalents, voire ont baissé. Mais ces taux étant moins importants sur les CD que dans le spectacle vivant par exemple, le poids total des frais de gestion a mécaniquement augmenté. Et la situation ne saurait s'arranger. Depuis le début de l'année, les perceptions phonographiques ont baissé de 11,5%. Du coup, la Sacem prévoit une hausse inférieure à 2% de ses revenus totaux pour l'ensemble de l'année. Concernant les prélèvements sur les plates-formes de musique en ligne, les négociations continuent avec plusieurs d'entre elles, et la Sacem espère trouver une solution globale ces prochains mois. Si pour l'instant, VirginMega accepte de payer à la société 7 centimes d'euro par morceau vendu, e-Compil refuse toujours de verser des royalties.Ce bilan contraste avec l'étude que la société de gestion des droits a commandé à la Sofres et dont les résultats ont été présentés au cours de la même conférence. Principal résultat, "un quart de la population a un rapport passionnel avec la musique", explique l'étude, et "40% de la population considère la musique comme étant un plaisir comme un autre". Et d'enchaîner les statistiques élogieuses et les témoignages sur l'importance de la musique dans la vie quotidienne. 55% des gens ont un souvenir lié à la musique, souvent relié à une rencontre amoureuse ou à une 'première fois', balise initiatique de leur vie. 25% des gens fredonnent tous les jours, etc... A charge maintenant pour les auteurs compositeurs et autres producteurs de tirer un parti pécuniaire de cet engouement non démenti, voire croissant, pour la musique...
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