Infogrames toujours très recherché en Bourse

Décidément, il semblerait que la descente aux enfers est terminée - au moins pour le moment - pour l'action Infogrames. Depuis que, vendredi dernier, le département de la recherche de Citigroup a relevé sa recommandation sur le titre, passant de la vente à l'achat, l'action s'envole: 13,64% vendredi, 8% ce lundi en fin d'après-midi (à 1,89 euro), soit près de 22% en deux séances. Depuis le 1er janvier, le titre a gagné plus de 67%...Le relèvement de recommandation par Citigroup frappe d'autant plus les esprits que cet avis demeure un cas isolé. Selon le recensement effectué par Bloomberg, les autres analystes restent toujours très prudents concernant l'éditeur. Il est vrai que l'actualité très chargée du secteur est également là pour retenir l'attention des investisseurs. Pour autant, au moment où le jeu vidéo fait beaucoup parler de lui avec l'intérêt porté par Electronic Arts à Ubisoft, ce n'est pas l'attrait spéculatif qui a amené Citigroup à reconsidérer son point de vue. L'équipe de recherche a d'abord été rassurée par le "succès du plan de financement mis en place par le groupe", fait-elle valoir dans une note.Récemment, Infogrames a fait accepter par ses créanciers et ses actionnaires un programme lui permettant de desserrer une situation financière jugée inquiétante, comprenant notamment un remboursement obligataire de 117 millions d'euros en juillet 2005. Ce plan revient à convertir une partie de la dette en capital et à en rééchelonner le solde. Jusqu'ici, l'éditeur devait rembourser 153,6 millions d'euros en 2005/2006 (son exercice se termine en mars) et rien sur les trois exercices suivants. Avec ce nouveau plan, il n'aura plus que 48,4 millions d'euros à débourser sur l'exercice 2005/2006 et 11,8 millions sur chacun des deux exercices suivants. Comme auparavant, il lui restera néanmoins à rembourser 124,3 millions d'euros d'Océane en 2009/2010."Maintenant que le fardeau financier a été significativement réduit, le groupe, qui a évolué sous des contraintes financières lourdes au cours des dernières années, va pouvoir se concentrer notamment sur l'amélioration de sa visibilité", estime Citigroup pour qui la valorisation d'Infogrames est "faible, particulièrement lorsqu'on la compare à celle des concurrents". Fin janvier, le patron du groupe, Bruno Bonnell, s'est lui aussi dit "débarrassé du poids lourd de la dette" et a affiché ses ambitions pour l'avenir. Il ne prévoit pas moins de dix nouveaux jeux en 2005, dont trois qui devraient selon lui "cartonner".Reste que les grandes manoeuvres en cours dans le secteur ne peuvent que contribuer à l'intérêt pour le titre. L'irruption d'Electronic Arts dans le capital d'Ubisoft amène les investisseurs à regarder de près les quelques groupes importants encore indépendants. Dès lors, l'hypothèse d'une OPA sur Infogrames peut être prise au sérieux. C'est sans doute ce qui explique les volumes très élevés de transactions observés aujourd'hui sur le titre: l'équivalent de plus de 16% du capital du groupe avaient changé de mains en milieu d'après-midi.
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