Sauvetage d'Alstom : Bruxelles s'en prend à Paris

Paris n'aurait pas respecté les engagements pris en contrepartie de l'aide accordée à Alstom. C'est ce qu'a affirmé ce matin un porte-parole de la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes. Celle-ci a formulé ces reproches par courrier au ministre français des Finances Hervé Gaymard, la semaine dernière.Le commissaire reproche concrètement à la France de ne pas avoir pris les mesures d'ouverture du marché ferroviaire et des mesures de transposition de directives sur les passations de marché public. "Ce que nous voudrions que le gouvernement français fasse, c'est d'appliquer immédiatement les mesures promises", a souligné devant la presse le porte-parole, Jonathan Todd.Le plan de sauvetage d'Alstom, qui avait été entériné par la Commission européenne sous certaines conditions, comprenait en effet la recapitalisation du groupe, la montée en puissance de l'Etat français dans son capital, la mise en place de partenariats industriels, et l'ouverture de certains marchés sur lesquels Alstom est présent pour éviter un déséquilibre de la concurrence."La France s'était engagée à mettre en application au 1er novembre 2004 la nouvelle directive sur les marchés publics dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des transports et services postaux", a détaillé Jonathan Todd, le porte-parole de Neelie Kroes.En outre, Bruxelles avait imposé la suppression de l'obligation juridique, pour les opérateurs étrangers souhaitant utiliser les infrastructures de la SNCF, de consulter la SNCF pour obtenir des certificats de sécurité. Or, Bruxelles doute de la bonne volonté de la France pour cette ouverture.Epinglé, Paris risque des sanctions. Surtout, d'autres plans d'aides qui sont actuellement négociés avec Bruxelles au sujet du fret de la SNCF par exemple pourraient être remis en cause. Le plan d'aide au fret prévoit d'injecter 1,5 million d'euros sur trois ans dans cette activité. Du côté de Bercy, on tient à rassurer: "les engagements seront naturellement tenus" et le "plus vite possible", a affirmé le ministère des Finances à l'AFP.Concernant plus particulièrement Alstom, les analystes ne semblent toutefois pas s'émouvoir outre mesure d'éventuelles répercussions sur le groupe. Le titre abandonne malgré tout 4,23% à 0,68 euro en fin d'après-midi.
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