Le PDG de Morgan Stanley jette l'éponge

Philip Purcell a craqué: il avait juré qu'il ne céderait pas et qu'il résisterait à tous les appels à sa démission, mais il n'en a finalement rien été et le très autocratique patron a donc dû se résoudre à céder aux pressions. Selon un communiqué publié lundi matin à New York, le PDG de Morgan Stanley quittera ses fonctions dès qu'un remplaçant aura été trouvé et, en tout état de cause, avant la prochaine assemblé générale des actionnaires de l'établissement, en mars 2006.S'exprimant dans une lettre adressée aux employés de la banque, le PDG affirme que "il est devenu clair, à la lumière des attaques personnelles constantes contre moi et de la publicité négative sans précédent dont le groupe a souffert, que c'est la meilleure chose que je puisse faire pour vous, nos clients et nos actionnaires".Depuis quelques mois, Philip Purcell est en effet la cible d'une campagne de déstabilisation hors normes. De nombreux départs de responsables de haut niveau ont affecté l'établissement, départs qui se sont généralement accompagnés d'appels publics à la démission du PDG. Vendredi encore, neuf membres de l'équipe Actions de la banque ont démissionné en bloc pour rejoindre un concurrent, la banque Wachovia. Pour ses opposants, Philip Purcell est responsable de la mauvaise gestion de l'établissement, qui a entraîné une chute de son cours de Bourse ces dernières années. Le PDG a longtemps cherché à ignorer cette campagne, affirmant que les départs de responsables de l'établissement se situaient dans le cadre du turnover normal de toute maison de Wall Street.Mais Philip Purcell a donc dû se résoudre à reconnaître le problème. "J'estime profondément que les attaques sont injustifiées, mais malheureusement, elles ne semblent pas devoir s'arrêter", affirme-t-il dans sa lettre publiée aujourd'hui. "Une simple vérification des faits montre que les gens passent plus de temps à lire des choses sur le fiel que sur le travail remarquable de notre entreprise", ajoute-t-il.Mais simultanément, et comme pour donner raison à ses critiques, Morgan Stanley a publié des prévisions moroses pour le trimestre en cours. Son bénéfice par action du deuxième trimestre devrait être "inférieur de 15 à 20%" aux 1,10 dollar de la même période de 2004. Un chiffre qui devrait donc se situer nettement en dessous des attentes des analystes, qui tablaient jusqu'ici sur un résultat par action de 1,08 dollar.Selon la banque, "les résultats ont avant tout souffert de l'affaiblissement des conditions du marché précédemment annoncées par le groupe".En dépit de ces prévisions médiocres, le marché salue le départ de Philip Purcell. Lundi, en fin de matinée à New York, le titre gagne 2,64%, à 51,20 dollars.
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