MCI : Qwest n'a pas dit son dernier mot

Qwest pourrait rejouer la bataille Oracle-PeopleSoft. Au lendemain de l'approbation de MCI à l'offre de reprise de Verizon, l'opérateur local américain n'a pas dit son dernier mot. Il a ainsi engagé Altman Group, un organisme spécialisé dans ce type d'opération, afin de sonder l'opinion des actionnaires de MCI. Cette démarche donne à penser que le PDG de Qwest, Richard Notebaert, serait prêt à outre-passer l'avis du conseil d'administration de MCI et à porter son offre directement aux propriétaires des titres de l'opérateur téléphonique.Il faut dire que beaucoup d'actionnaires de MCI ont fait part de leur désaccord après l'accord donné par le groupe à une éventuelle reprise par Verizon. De fait, ce n'est pas la meilleure offre que le conseil d'administration, présidé par Michael Capellas, l'ancien PDG de Dell, a choisi. Verizon a beau avoir relevé sa proposition à 7,6 milliards de dollars, contre 6,75 milliards de dollars auparavant, l'opérateur reste moins généreux que Qwest, qui est prêt à mettre sur la table 8,45 milliards de dollars. Mais les dirigeants de MCI ont objecté qu'en dépit de son montant, la proposition de Verizon était la plus prometteuse dans la mesure où, par sa taille - Verizon pèse 100 milliards de dollars en Bourse - l'opérateur offrait des perspectives plus intéressantes que Qwest, de taille bien plus modeste (environ 7 milliards de dollars). C'est pourquoi la grogne des actionnaires semble avoir poussé Richard Notebaert à s'enhardir. Bruce Berkowitz, à la tête de Fairhome Capital Management, propriétaire de 3,5% des actions MCI, a redit hier à Bloomberg sa désapprobation après l'accord de MCI. Le conseil d'administration devrait "autoriser les actionnaires à voter", a déclaré l'un d'eux, Bill Miller de Legg Mason, un fonds qui possède 1,7% des parts de MCI.Du coup, selon des sources citées par les agences, Qwest pourrait porter dès cette semaine son offre à 27,50 dollars par action MCI, contre 26,50 dollars actuellement, soit un total de 8,95 milliards de dollars. Le prédateur pourrait à l'instar de Verizon ajouter un système de protection des actionnaires contre une éventuelle baisse de son cours de Bourse.
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