latribune.fr- Comment expliquer cette forte baisse des marchés?Pierre-Yves Gauthier - Il est très difficile de comprendre ce mouvement violent, alors que les annonces de résultats décevantes faites par les sociétés ces derniers jours semblaient être cantonnées à des activités très spécifiques, comme les services en Europe pour IBM. Pour moi, les résultats trimestriels décevants n'illustrent pas un phénomène global. Toutefois, il est vrai que les chiffres et les perspectives donnés par Samsung vendredi dernier révèlent une situation de surinvestissement dans le secteur des écrans LCD et des puces. Mais c'est un phénomène qui était anticipé par les marchés. Tout comme le risque lié au coût de l'énergie et la baisse du dollar...D'où vient, dans ce contexte, la défiance des investisseurs?Alors que nous sommes dans une dynamique de révisions à la baisse des résultats depuis des mois, c'est plutôt du côté de la volatilité qu'il faut regarder pour comprendre ces fluctuations. En effet, alors que les marchés obligataires sont moins attrayants et que le rendement monétaire est faible, les investisseurs ont beaucoup de liquidités à réallouer sur les marchés actions. Or, à cet afflux de cash s'ajoute une récente remontée des PER, en raison d'une poussée spéculative motivée par des mouvements de consolidation. Ces éléments accroissent de fait la volatilité sur les marchés actions.Est-ce un problème pour les marchés?Non. Cela est même assez positif. Car depuis trois ans, la volatilité avait beaucoup trop baissé. Elle est passée d'un indice 30 à 12 entre 2002 et 2004. Ces derniers jours, elle est fortement remontée, pour atteindre 18. Ainsi, le fait que le marché baisse, comme c'est le cas aujourd'hui, permet d'offrir bon nombre d'opportunités d'investissement, comme pour Axa ou Total.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:49

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