Rhodia trébuche sur ses perspectives

Malgré une nette amélioration de sa situation financière, Rhodia demeure sous pression, comme témoigne la baisse de plus de 3% de l'action en matinée. Pourtant Rhodia a poursuivi son redressement au cours de l'année 2004. Il a certes enregistré un chiffre d'affaires de 5,2 milliards d'euros, en baisse de 3% par rapport à 2003. Mais "cette évolution s'explique par la réduction du périmètre lié au programme de cession mis en oeuvre en 2004 et par un effet de change négatif (-3%)", explique le groupe dans un communiqué. A périmètre et taux de change constant le chiffre d'affaires progresse de 6,8% d'une année sur l'autre, souligne Rhodia. "Pour la première fois depuis des années, nous avons pu passer des hausses de prix importantes à nos clients. Sur le quatrième trimestre, 90% des hausses de prix des matières premières ont ainsi été passées", s'est même félicité Jean-Pierre Clamadieu, président de Rhodia, lors d'une conférence téléphonique. Par ailleurs, son excédent brut avant restructuration s'établit à 445 millions d'euros, légèrement inférieur aux 435 millions enregistrés en 2003. Mais à périmètre et taux de changes comparables, il progresse de 22,3% par rapport à 2003, "en raison de la baisse des frais fixes", rappelle Rhodia.Pour sa part, le résultat opérationnel ressort également en perte de 348 millions d'euros, contre une perte de 159 millions d'euros un an plus tôt. Mais il intègre les amortissements pour 410 millions d'euros, ainsi que des éléments exceptionnels liés aux provisions pour restructuration pour 163 millions d'euros, des provisions liées à la réestimation des passives environnementaux du groupe a horizon 2020 à 69 millions d'euros et des charges liées à des dépréciations d'actifs corporels pour 150 millions d'euros. Malgré ces charges, la perte nette du groupe est divisée par deux, revenant à 625 millions d'euros en 2004 contre 1,3 milliard d'euros une année auparavant.Surtout, Rhodia a réussi à réduire sensiblement sa dette en 2004. Celle-ci a baissé de 25% par rapport à décembre 2003. La dette nette consolidée s'élève 1,9 milliard d'euros contre 2,6 milliards d'euros fin 2003. La dette incluant les éléments financiers hors bilan s'élève 2,4 milliards d'euros également en baisse de 25% par rapport à l'année précédente.Malgré ces tendances encourageantes, l'humeur des investisseurs reste toutefois à la prudence. Et pour cause. Le groupe prévient que l'année 2005 sera encore difficile, avec une hausse du prix des matières premières et une parité euro-dollar défavorable pour la société. Selon Jean-Pierre Clamadieu, "les perspectives 2005 sont encore incertaines même si la dynamique de prix favorable constatée en 2004 se poursuit en début d'année". Ainsi, même si Rhodia prévoit un résultat net positif en 2006 et une marge d'excédent brut d'exploitation récurrente d'au moins 13% en 2006, le groupe ne semble pas encore sorti d'affaires.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.