La confiance s'érode légèrement en Allemagne

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'économie allemande. Après le recul surprise du PIB enregistré au quatrième trimestre 2004, c'est au tour de l'indicateur de confiance de tirer la sonnette d'alarme. En effet, après deux mois de hausse consécutive en décembre et en janvier, l'indicateur du climat des affaires calculé par l'institut IFO est retombé en février. Il s'est établi à 95,5 soit -0,9 point par rapport à janvier où il avait atteint son plus haut niveau depuis février 2004. Il était ainsi monté de 0,2 point ce mois là après une hausse de 2,1 points en décembre. Le recul en février de l'indicateur calculé auprès de 7.000 dirigeants d'entreprises n'était d'ailleurs pas anticipé par les économistes interrogés par Bloomberg qui tablaient en moyenne sur une reprise à 96,7. Les deux composantes de l'indice témoignent de cette déprime. L'indicateur mesurant les attentes à six mois a reculé de 1,1 point à 96,4 et celui de la situation courante a lâché 0,8 point à 94,5. "La demande intérieure est très hésitante", explique le chef économiste de l'Ifo Gernot Nerb à Bloomberg. De fait, la consommation des ménages constitue le principal point noir de l'économie outre-Rhin. La demande s'était déjà dégradée en 2004, entraînant un repli du PIB au quatrième trimestre. L'économie allemande avait alors échappé de peu à la récession. Il faut dire que le chômage ne cesse de croître en Allemagne. Il franchi la barre des 5 millions de personnes en janvier, le niveau le plus haut jamais atteint depuis la deuxième guerre mondiale, ce qui attise les inquiétudes des particuliers, plus enclins à épargner qu'à consommer. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que la confiance des patrons allemands s'érode. "Si vous êtes une entreprise domestique en Allemagne concentrée sur la demande intérieure, la situation est très difficile pour vous", explique Michael Dicks, chef économiste chez Lehman Brothers.D'ailleurs pour certains observateurs le recul de l'indice Ifo n'est pas vraiment une surprise. C'est un "retour à la réalité", pour les économistes de Natexis Banques Populaires, qui jugent que la montée de ces derniers mois était "surprenante" au vu de l'état de l'économie allemande. Ainsi "en dépit de quelques signaux positifs, rien n'indique que la croissance germanique puisse décoller cette année", explique la banque, qui demeure certaine qu'elle ne dépassera pas en 2005 les 1% de 2004.
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