25.000 suppressions d'emplois chez General Motors

General Motors va tailler dans le vif: le constructeur automobile américain a décidé de supprimer 25.000 postes aux Etats-Unis en trois ans. C'est ce qu'a annoncé aujourd'hui son PDG Rick Wagoner à l'occasion de l'assemblée générale annuelle des actionnaires du groupe.On savait que la situation du constructeur automobile américain était des plus difficiles, et on en a confirmation aujourd'hui. C'est bien à une nouvelle restructuration radicale de ses activités aux Etats-Unis, incluant la fermeture de plusieurs usines, que le fabricant s'attèle. L'objectif de GM est de dégager des économies annuelles de 2,5 milliards de dollars une fois le processus mené à bien. Ces 25.000 suppressions de postes, sur les 162.000 que compte actuellement le groupe aux Etats-Unis, viendraient s'ajouter aux 80.000 (dont 39.000 en Amérique du Nord) décidées depuis 2000.Pour General Motors, le temps presse. Le diagnostic est simple: le groupe n'arrive plus à vendre ses véhicules. Depuis le début de l'année, ses ventes ont baissé de 6,7% par rapport à 2004. GM a affiché sa plus grosse perte trimestrielle depuis treize ans. En conséquence, les agences de rating Fitch et Standard & Poor's ont dégradé sa dette au rang de junk bonds le mois dernier. Et sur un an, l'action a perdu 35% de sa valeur...Le problème, c'est que le groupe souffre de surcapacités considérables. Selon certains analystes, GM est dimensionné pour fabriquer 6 millions de véhicules, alors qu'il ne peut en vendre que 5. Comme d'autres constructeurs américains, le groupe est notamment affecté par la chute des ventes des gros véhicules de loisirs, qui, du fait de leur consommation d'essence très élevée, commencent à souffrir de l'impact de la flambée du pétrole. Si bien que General Motors pourrait être amené à fermer quatre de ses usines américaines.D'ores et déjà, GM a diminué sa production nord-américaine de 12% au premier trimestre de l'année, une nouvelle baisse de 10% étant prévue ce trimestre. Mais le mouvement va donc se poursuivre avec les mesures radicales annoncées aujourd'hui. L'ampleur de la tâche est rude: les coûts fixes du groupe (usines et salaires) représentent actuellement environ 39% du chiffre d'affaires en Amérique du Nord, alors que, selon Rick Wagoner, le chiffre devrait s'élever à 25% pour le groupe soit compétitif.Le PDG de GM aimerait en parallèle renégocier avec les syndicats les accords qui fixent notamment les avantages octroyés aux salariés en matière d'assurance santé. Le coût de ces derniers est tel - 5,6 milliards de dollars en 2005 - que General Motors a renoncé à publier une prévision de résultat pour l'exercice en cours. Mais les syndicats n'ont pas manifesté l'intention de renégocier les accords en place.Le patron du groupe est d'autant plus sous pression que le milliardaire Kirk Kerkorian rôde autour de GM. Ce dernier cherche à acquérir près de 9% de capital de la compagnie, et a lancé une offre à cette fin.Mardi, l'action réagit positivement à ces annonces. En fin de matinée à New York, elle gagne 1,84%, à 30,98 dollars.
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