Altran mis en examen

Après les hommes, c'est la société elle-même qui intéresse la justice. Altran vient d'être mis en examen en tant que personne morale par le juge Philippe Courroye. La SSII est accusée de "diffusion d'informations fausses ou trompeuses, faux et usage de faux", a précisé une source citée par l'AFP. "Cette mise en examen implique l'accès complet au dossier et la possibilité pour le groupe d'exposer notamment que des dispositions internes de contrôle ont été mises en place", a déclaré l'avocat d'Altran, Maître Olivier Baratelli. La mise en accusation d'Altran intervient alors que huit personnes sont déjà poursuivies pour "abus de bien sociaux, complicité et recel, publication de fausses informations". Parmi ces dernières se trouvent quatre hauts dirigeants, le PDG Alexis Kniazeff, les ex-directeurs généraux délégués Hubert Martigny et Michel Friedlander, et l'ex-directeur général adjoint Jean-Michel Martin. Le 24 mars dernier, ces quatre personnes se sont vues notifier l'extension du contrôle judiciaire, qui leur interdit désormais d'entrer en contact avec les salariés de l'entreprise. Altran est accusé d'avoir gonflé de 70 millions d'euros ses revenus entre 2001 et 2002, au moyen de fausses factures. Alors qu'au départ ces malversations étaient censées être le fait d'un seul homme, Frédéric Bonan, l'ancien directeur général, la rafale de nouvelles accusations avec en point d'orgue celle aujourd'hui de la société elle-même pourrait mettre à jour l'existence de tout un système de fonctionnement parallèle. Selon les informations de La Tribune (lire ci-contre), les fausses factures faisaient l'objet d'une consolidation au niveau du groupe sur une ligne baptisée "compte de réserve", ce qui montrerait que la maison mère et certaines filiales auraient participé activement au gonflement des chiffres.En attendant, Altran fonctionne avec une nouvelle équipe de direction, dont le nouveau directeur général délégué et mandataire social est Christophe Aulnette, l'ancien patron de Microsoft en France. Mais les déboires judiciaires du groupe sont loin d'être terminés. Le juge Courroye ne mettra pas fin à ses investigations avant la fin de l'année.
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