La vente des PC d'IBM à Lenovo sous surveillance américaine

La cession des PC d'IBM à Lenovo est loin d'être entérinée. Les membres de la Commission des investissements étrangers s'inquièteraient de l'entrée du Chinois en terre américaine. Ils ne voient en effet pas d'un bon oeil l'arrivée de ce groupe dans les usines d'IBM en Caroline du Nord, craignant des risques d'espionnage industriel et que ces technologies ne servent dans un cadre militaire, selon des sources citées par les agences de presse. Pour être valide, l'opération a besoin avant 30 jours de l'accord de la commission, conduite par le département du Trésor américain et qui inclut 11 autres agences fédérales. A défaut, elle ne pourra échapper à une enquête formelle et aura besoin de l'accord du président George W. Bush lui-même. "IBM a rempli la notice requise par la Commission sur les investissements étrangers [CFIUS]. Le groupe coopère pleinement avec toutes les agences du gouvernement qui passent en revue l'opération", précise Big Blue dans un communiqué. La notice a été remise, remplie et signée par les deux groupes, à la CFIUS le 29 décembre dernier, selon les sources. Les deux groupes n'ont plus que quelques jours pour obtenir cette approbation. Pour l'instant, Lenovo et IBM ont franchi une première étape en obtenant l'aval des autorités de la concurrence américaine. C'est le 7 décembre dernier que la transaction a été annoncée, Lenovo devant mettre la main sur les PC du géant américain pour 1,25 milliard de dollars. Lenovo est une filiale à 57% de Legend, créée en 1984 par l'Académie chinoise des sciences, proche de l'Etat.Récemment, les autorités de régulation américaines ont sanctionné 8 compagnies chinoises, soupçonnées d'avoir exporté des technologies en Iran pour une utilisation dans des programmes militaires, selon le New York Times du 8 janvier. Ces nouvelles inquiétudes relancent le débat aux Etats-Unis sur les relations avec la Chine. Tandis que certains comme le secrétaire du Trésor américain John Snow ont appelé de leur voeux à un resserrement des liens commerciaux entre les deux pays, d'autres comme certains juristes et notamment le sénateur républicain James Inhofe, soulèvent systématiquement des objections sécuritaires à de tels rapprochements.En 2003, le gouvernement américain avait fini par bloquer la vente de Global Crossing au singapourien Hutchison Whampoa, propriété du milliardaire Li Ka-Shing, pour des raisons similaires.
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