Goldman Sachs reste un point de chute de choix pour les politiciens

Par latribune.fr  |   |  369  mots
Il y a une vie après la politique. Deux récents "pantouflages" illustrent bien le propos. Mais si l'embauche de l'ancien chancelier allemand Schroeder par Gazprom, qui aidera à la construction d'un pipeline entre la Russie et l'Allemagne et dont Schroeder a assuré la promotion dans ses anciennes fonctions a fait couler beaucoup d'encre, un autre cas est passé quasiment inaperçu. C'est celui de Mario Monti, ancien commissaire à la concurrence, qui vient de passer chez Goldman Sachs. La banque la plus prestigieuse de Wall Street s'est fait une spécialité d'embaucher, avant ou après leur mandat, des hommes politiques au bras long. De Robert Rubin, devenu secrétaire au Trésor de Bill Clinton, à Jon Corzine, maintenant gouverneur du New Jersey, en passant par Robert Hormats, d'abord vice-représentant au commerce américain passé ensuite à la banque en tant que vice président, Mario Monti rejoint un cercle d'initiés. Goldman Sachs a aussi séduit plus d'un politicien européen. Romano Prodi a travaillé pour cette banque avant de devenir premier ministre puis président de la Commission européenne. Avant Mario Monti, l'établissement bancaire a aussi attiré deux autres commissaires, Peter Sutherland et Karel Van Miert. Pour Goldman Sachs, Mario Monti, qui a fait capoter, il y a quatre ans, la fusion entre General Electric et Honeywell International alors qu'outre-Atlantique, les autorités réglementaires avaient déjà approuvé le rapprochement des deux entreprises américaines, traitera désormais de "problèmes Européens et de questions de politiques publiques globales". Ce qui devrait évidemment inclure des opérations de fusions et acquisitions, et ce, d'autant que Goldman Sachs est leader mondial dans le domaine. Heureusement pour Mario Monti, Goldman Sachs ne figurait pas, il y a quatre ans, sur la liste des conseillers dans le rapprochement Honeywell International - General Electric. Mais les conflits d'intérêts pourraient cependant émerger à l'avenir... De cela pourtant, personne ne parle - contrairement au cas Gazprom-Schroeder. Morale de l'histoire : pour passer inaperçu et éviter les coups de griffes dans les médias, mieux vaux faire de la politique au niveau européen plutôt que national, et travailler pour Wall Street plutôt que pour Moscou. ....