"BMW est le seul groupe qui gagne des parts de marché en Europe"

latribune.fr- Comment expliquer la forte baisse des immatriculations européennes et, à l'inverse, la hausse en France, en ce début d'année?David Da Maia- En Europe, la baisse de février illustre le contrecoup d'une fin d'année qui a bénéficié du soutien artificiel de promotions très agressives. En novembre et décembre 2004, on a assisté à des croissances de 8 à 9% des immatriculations. Mais, si le début d'année est difficile en Europe, le marché devrait se redresser pour terminer l'année 2005 sur une très légère croissance par rapport à 2004.La France, pour sa part, est le seul grand marché européen qui connaît une évolution positive depuis la fin de l'année dernière. Cela est principalement dû à l'effet des mesures de relance de la consommation mises en place par Nicolas Sarkozy, comme le déblocage des épargnes salariales. En début d'année, le marché automobile français a donc progressé de 2 à 3%. Mais cet effet devrait s'estomper. Ainsi, en France, Renault et PSA attendent une légère progression du marché, en ligne avec l'évolution européenne. 2005 ne devrait pas être un cru exceptionnel pour l'automobile.Quelles sont les sociétés qui tirent toutefois leur épingle du jeu?Dans ce type de marché, les sociétés qui progressent sont celles qui renouvellent leurs gammes de produits. Or, depuis le début de l'année, BMW est le seul groupe qui gagne des parts de marché en Europe. Hormis les constructeurs coréens, les autres groupes ne progressent pas.Le profit warning de General Motors est-il inquiétant pour l'ensemble du secteur?L'alerte donnée par General Motors est davantage liée à un problème spécifique à General Motors qu'à un problème réellement lié au marché. En revanche, cette alerte peut être inquiétante à terme, car GM risque de relancer une guerre des prix outre-Atlantique. Le groupe risque de baisser encore ses prix pour soutenir ses volumes, ce qui créerait une forte pression sur l'ensemble des acteurs du secteur en Amérique du Nord. En Europe, les constructeurs les plus exposés au marché nord-américain sont les groupes allemands, comme BMW, DaimlerChrysler, et Volkswagen.La hausse du prix des matières premières vous inquiète-t-elle?Il est clair que l'on va rester à des niveaux très élevés des prix des matières premières, tant du pétrole que de l'acier. Sans compter que l'impact de change euro-dollar continue de peser sur les comptes des groupes. Ainsi, l'impact de ces éléments est en moyenne compris entre 100 et 300 millions d'euros sur le résultat opérationnel des sociétés. Mais ces impacts sont largement intégrés dans les prévisions des analystes.Pourtant, Michelin a fortement déçu en publiant ses résultats 2004 et ses perspectives 2005, plus touchées que prévu par les prix des matières premières...Le groupe a affiné l'impact de la faiblesse du dollar et de la hausse des matières premières sur ses comptes, mais il a toutefois confirmé ses objectifs de marge opérationnelle de 10%, à terme. Ce qui est plus important. Il va aussi souffrir d'un effet de base négatif au premier semestre 2005.En Bourse, le secteur est-il porteur?Nous gardons une opinion négative sur le secteur, en raison de sa forte dépendance vis-à-vis de l'euro fort et des matières premières. Par exemple, chez BMW, l'impact de ces éléments est considérable. Il est compris entre 700 millions et 1 milliard d'euros. Pour ces raisons, nous favorisons, en termes d'investissement, les valeurs françaises, Renault et Peugeot PSA. En particulier, PSA semble le plus enclin à améliorer ses marges en 2005 par rapport à 2004, car il va renouveler sa gamme de manière importante cette année.
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