Spitzer, vainqueur par KO du premier courtier mondial en assurances

Ce n'est pas un communiqué de presse, c'est un acte de contrition. Lundi, le premier courtier mondial en assurances, Marsh & McLennan (MMC), a rendu publics les termes du compromis qu'il venait tout juste de passer avec le ministre de la Justice de l'Etat de New York, le très redouté Eliot Spitzer. "Nous regrettons profondément que certains de nos collaborateurs n'aient pas été à la hauteur de la tradition de service aux clients de notre groupe", s'excuse en substance le groupe américain qui accepte de payer 850 millions de dollars à ses clients. Ces derniers seront heureux d'apprendre que leur prestataire de service, même s'il n'admet pas de culpabilité, reconnaît les avoir floués pendant des années. Les entreprises qui accordaient leur confiance à Marsh ignoraient que la société était également rémunérée par les compagnies d'assurance et que les appels d'offre étaient truqués. "Nous allons élever nos standards de transparence pour servir de modèle à la profession tant en matière d'éthique que de qualité du service", promet également MMC qui voit non seulement ses bénéfices écornés par cette triste affaire mais aussi, et surtout, son image durablement affectée. En transigeant très rapidement après le début des procédures, le courtier fait cependant preuve de réalisme. Une fois dans le collimateur d'Eliot Spitzer, ses dirigeants savaient qu'ils ne pourraient certainement pas faire l'économie de révisions déchirantes. L'une des toutes premières a d'ailleurs été de sacrifier un certain nombre d'employés, et même le premier d'entre eux, Jeffrey Greenberg, le patron du groupe. Il a été remplacé par Michael Cherkasky, un ancien procureur qui joue depuis les Monsieur Propre et donne des leçons de réalisme judiciaire. Cela pourrait inspirer les autres groupes d'assurance qui sont eux aussi concernés par les enquêtes d'Eliot Spitzer. Avant de concourir pour le poste de gouverneur de l'Etat de New York, nul doute que l'ambitieux procureur aura à coeur de nettoyer Big Apple de ses pratiques les plus contestables dans le monde de la finance. Après les banques d'affaires puis les mutual funds, il n'a pas fini de régler leur compte aux assureurs.
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