Les chercheurs en fixed income connaissent un marché meilleur que leurs collègues en equities

City de Londres: les bonus des chercheurs sont en baisse tandis que les salaires des juniors en crédit augmentent On note des contradictions entre deux nouveaux sondages sur les salaires qui examinent les conditions des chercheurs en fixed income et des analystes crédit de la City de Londres. Un sondage réalisé par le cabinet de recrutement EM finance a révélé que les bonus des chercheurs en fixed income à Londres ont connu une baisse importante en 2004. Au même moment, un sondage réalisé par le cabinet de recrutement concurrent Morgan McKinley, suggère que les analystes crédit de Londres perçoivent des salaires sans précédent. EM Finance, qui a interrogé 200 employés dans le secteur de la recherche en fixed income, a révélé que les chercheurs de niveau associates qui travaillaient sur des produits de fixed income tels que les émissions sans risque et les obligations à rendement élevé, touchaient des rémunérations comprises entre 65.000 et 80.000 euros en 2004, plus un bonus pouvant atteindre 30.000 à 70.000 euros. Les analystes seniors dans ce secteur gagnent en moyenne des salaires de base compris entre 70.00 et 120.000 euros et des bonus qui atteignent entre 15.000 et 90.000 euros. Les meilleurs analystes perçoivent quant à eux entre 120.000 et 175.000 euros et des bonus qui peuvent atteindre entre 30.000 à 120.000 euros. Rebecca Hogg, consultant chez EM, affirme que les bonus des chercheurs en fixed income étaient en moyenne en baisse de 50% en 2004 par rapport à 2003. "Les bonus dans le domaine de la recherche sont à la baisse", indique-t-elle. "Les bonus en equities ont connu une baisse encore plus importante qui a atteint 75%." Le sondage réalisé par Morgan McKinley auprès de 287 analystes crédits juniors et de 50 institutions financières est plus optimiste. Selon ce sondage, les analystes crédit juniors qui analysent le risque associé aux prêts de clients corporate touchent des salaires 10 à 15% plus élevés qu'il y a un an. "La demande en juniors a fait augmenter les salaires", explique Christine MacKenzie de la division crédit de Morgan McKinley. "Des analystes avec 2 à 4 années d'expérience peuvent aujourd'hui espérer des salaires entre 50.000 et 65.000 euros contre 44.000 à 60.000 à la même période l'année dernière." Selon MacKenzie, les banques ont besoin d'analystes crédit dans la mesure où elles développent leur portefeuille de prêts et qu'elles effectuent des transactions au niveau de leur limite de crédit. Les banques, qui n'ont pas embauché assez de jeunes diplômés en 2002 et 2003, recherchent tout particulièrement des juniors. Hogg affirme quant à lui que la baisse des bonus qu'ont connu les chercheurs seniors en produits de fixed income reflète des embauches insuffisantes. Monima Siddique, du cabinet de recrutement spécialisé City Analytics, confirme cette tendance: "Il n'y a pas de nouvelles embauches cette année, sauf si vous êtes spécialisé dans la recherche de produits dérivés complexes" explique-t-elle. "Il n'y que des remplacements". Les meilleurs chercheurs en fixed income peuvent se diriger vers les nombreux hedge funds spécialisés dans la dette et le crédit, précise Siddique. Le mois dernier par exemple, Stephan Michel, co-directeur de la recherche crédit en Europe chez Barclays Capital, a quitté la société pour rejoindre Cairn Capital, gestionnaire d'actif spécialisé qui dispose d'un fond d'environ 100 millions de dollars. Paris: les produits à rendement élevé et les produits structurés mènent la danse Selon les recruteurs, les banques à Paris souhaitent embaucher des chercheurs en fixed income afin de travailler sur des produits à rendement élevé et des produits dérivés complexes. "Tout le monde souhaite embaucher des chercheurs spécialisés en produits à rendement élevé à l'heure actuelle", explique Antoine Morgaut, managing director au sein du cabinet de recrutement Robert Walters à Paris. "Il est cependant difficile de trouver le bon candidat. Les sociétés cherchent une ouverture sur l'international, de bonnes connaissances corporate et de bonnes compétences quantitatives." Le candidat en high yield qui a entre cinq et sept ans d'expérience peut espérer un salaire de base de 100.000 euros plus un bonus de 50.000 euros, précise Antoine Morgaut. Ce chiffre est plus élevé que les rémunérations des chercheurs travaillant sur les produits vanille qui perçoivent en moyenne un salaire de base de 80.000 euros et un bonus de 40.000. Selon Morgaut, les banques françaises embauchent également des chercheurs spécialisés en fixed income pour assister les traders propriétaires. Denis Marcadet, managing director chez Vendômes Associés, explique que la fonction d'un chercheur en fixed income est en train de changer: "certaines banques ont arrêté de publier des rapports externes et redirigent leurs services de recherche vers des activités en interne." Les recruteurs affirment que Credit Suisse First Boston, Société Générale, Crédit Agricole, Calyon, BNP Paribas, Natexis et CDC Ixis souhaitent embaucher des chercheurs en fixed income pour assister leurs équipes de trading. Les chercheurs qui travaillent avec les traders peuvent gagner des bonus équivalents ou supérieurs aux chercheurs qui travaillent dans le secteur high yield. Wall Street: la demande en chercheurs spécialisés en fixed income augmente tandis que celle en chercheurs "quant" demeure très élevée Pour Peter Arian, managing director pour le cabinet de recrutement de Wall Street Analytic Recruiting, la demande en chercheurs spécialisés en fixed income aux Etats-Unis augmente: "La demande en chercheurs pouvant travailler sur des single name credit default swaps connaît une forte augmentation." Cette demande reflète une augmentation du marché CDO. JP Morgan estime que la valeur globale du CDO a augmenté de 50% entre 2002 et 2005, pour atteindre 445 milliards de dollars. En comparaison, le fournisseur Dealogic affirme que la valeur des nouvelles émissions sur les marchés américains de capital dette ont baissé de 20% au cours du premier trimestre 2005, et a atteint son niveau le plus bas depuis 2001. Arian explique que les chercheurs passent des obligations sans risque au CDO: "La méthode de recherche est la même." Selon lui, les salaires ont augmenté de 20% par rapport à 2004: "un chercheur en fixed income junior peut espérer une rémunération totale comprise entre 175.000 et 300.000 dollars." Un recruteur concurrent spécialisé dans la recherche affirme que la demande en chercheurs spécialisés en fixed income travaillant avec des traders propriétaires est particulièrement élevée: "les banques cherchent des gens qui peuvent penser différemment. Les bons candidats reçoivent de gros bonus. Les candidats qui gagnent 350.000 à 400.000 dollars perçoivent 750.000 dollars." Bank of America Securities, HSBC Securities et RBS Greenwich Capital ont embauché des seniors en fixed income cette année aux Etats-Unis. Bank of America a embauché Stephen W. Weiss de chez Bear Stearns au poste de managing director et analyste médias et télécommunication senior au sein de son équipe de recherche en fixed income. HSBC a embauché Arthur Tetyevsky, un excellent spécialiste en investment-grade qui travaillait chez Lehman au poste de directeur de la stratégie crédit pour les Etats-Unis. RBS a embauché Kris Grimm, qui travaillait également chez Lehman Brothers au poste d'analyste recherche crédit pour couvrir le secteur auto. ABN AMRO a cependant procédé à 30 licenciements au sein de son équipe de recherche fixed income américaine en mars dernier.
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