Neuf Cegetel se crée pour concurrencer France Télécom

Les opérateurs de télécommunications Neuf Telecom et Cegetel ont publié mercredi après-midi les détails de leur fusion, annoncée dans son principe le matin même, confirmant ainsi les informations publiées par La Tribune mardi et mercredi matin (lire ci-contre).Le nouvel opérateur de téléphonie fixe, qui se hissera au deuxième rang du secteur derrière France Télécom, va prendre le nom de Neuf Cegetel. Il sera détenu à 28% par le groupe Louis Dreyfus, qui était jusqu'ici actionnaire de référence de Neuf Telecom, à 44% par les dix autres actionnaires de cet opérateur, et à 28% par SFR, la maison-mère de Cegetel qui appartient elle-même au groupe Vivendi Universal. Comme attendu, la SNCF, qui détenait 35% de Cegetel aux côtés de SFR, a choisi de se retirer, cédant ses parts à la filiale de Vivendi, "selon les accords préexistants", précise le communiqué publié mercredi. SFR ne se contentera pas des 28% du capital de Neuf Cegetel, à parité avec Louis Dreyfus: le groupe recevra également des obligations émises par Neuf Cegetel. La nouvelle société Neuf Cegetel sera introduite en Bourse fin 2006-début 2007.Pour les deux intervenants qui se regroupent ainsi, l'objectif est bien entendu d'acquérir une masse critique face à la domination écrasante de l'opérateur historique France Télécom, qui tient plus de 80% du marché de la téléphonie fixe en France. En joignant leurs forces, ils ambitionnent de devenir le principal challenger de France Télécom. Neuf Cegetel vise à l'horizon de la mi-2007 de détenir quatre millions de clients grand public dont deux millions de clients à l'Internet à haut débit (ADSL). Le groupe veut également obtenir 20% de parts du marché des entreprises. En mettant en commun leurs réseaux de fibres optiques, Cegetel et Neuf Telecom ambitionnent aussi de devenir le numéro un du marché de la vente en gros aux autres opérateurs et fournisseurs d'accès à Internet.Toujours à l'horizon 2007, la nouvelle entité voudrait dégager un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros, "se répartissant de manière équilibrée sur les trois activités". Pour 2005, le chiffre d'affaires de Neuf Cegetel devrait s'élever à 2,8 milliards. Reste que de sérieuses questions sont encore posées, notamment en ce qui concerne l'impact social de l'opération. Générant d'importantes synergies, la fusion des deux groupes devrait leur permettre de réaliser de grosses économies. Ce dont ils ont bien besoin: tous deux ont subi des pertes d'exploitation conséquentes l'an dernier - 75 et 55 millions d'euros respectivement pour Cegetel et Neuf Telecom - du fait de la guerre des prix qui sévit dans ce secteur et de l'importance des investissements nécessaires.Mais si économies il doit y avoir, ce sera probablement au prix d'un plan social important. Dans la mesure où les deux opérateurs exercent exactement le même métier, de nombreux postes pourraient être supprimés. Au point que les représentants syndicaux évoquaient ces derniers jours des chiffres de plus de 1.000 suppressions d'emplois sur un effectif total de 3.800 personnes... Autant de questions qui devront être abordées dans les jours qui viennent avec les comités d'entreprise des deux établissements.Enfin, la Direction générale de la concurrence doit aussi être consultée.
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