Michelin chute sur fond de hausse des matières premières

Si Michelin a tenu bon en 2004, malgré une hausse de 11% du prix des matières premières, il n'en reste pas moins fortement pénalisé. Ainsi, le groupe de pneumatiques a certes enregistré une hausse de 60% de son bénéfice annuel, mais ce chiffre, de 527 millions d'euros, est nettement en dessous des attentes. Le consensus JCF tablait en effet sur un bénéfice net de 624,9 millions d'euros. Si Michelin indique que ce résultat comprend une charge exceptionnelle de 206 millions d'euros, en partie liée à des provisions concernant la prochaine cession de son activité Roues, le groupe a surtout pâti de la forte hausse du prix des matières premières au cours de l'exercice 2004.En effet, les matières premières, qui constituent les coûts les plus importants du groupe, ont pesé à hauteur de 360 millions d'euros, infligeant un impact négatif de 2,8 points sur la marge opérationnelle. Ainsi, la rentabilité du groupe a atteint 8,3% en 2004, alors que le bénéfice opérationnel a crû de 13,7% à 1,3 milliard d'euros et que le chiffre d'affaires a progressé de 2,1% à 18,7 milliards d'euros. De fait, même si la marge opérationnelle progresse par rapport à l'année précédente - elle était de 7,4 %, en 2003 - l'impact est de taille.Il est suffisamment important pour décevoir le marché, qui inflige une baisse de 5,15% à 51,55 euros à la clôture. Les investisseurs sont d'autant plus frileux que Michelin est prudent pour 2005.Le groupe prévoit certes pour l'exercice en cours "un niveau de résultat opérationnel au moins aussi bon qu'en 2004", mais il s'attend aussi à "une conjoncture plus difficile que celle de 2004, en particulier du fait de nouvelles et fortes hausses des matières premières". Ainsi, en 2005, les matières premières devraient encore voir leur prix bondir de 13% à taux de change constant, selon le groupe. "Les perspectives prudentes de Michelin confirment que les bénéfices n'accélèrent pas malgré les récentes annonces de restructuration", commentent pour leur part les analystes de Dresdner Kleinwort Wasserstein. En outre, Michelin souligne que le premier semestre 2004 a été "exceptionnel", laissant entendre que le premier semestre 2005 sera, pour sa part, moins favorable. Le groupe estime toutefois que la croissance sera encore au rendez-vous cette année. Dans les "économies développées", la croissance devrait être de l'ordre de 2 à 3%, tandis que sur les marchés émergents, elle devrait se situer entre 8 et 10%.
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