Le risque amiante pourrait bientôt appartenir au passé pour les industriels. Le Congrès américain semble en effet progresser sur la voie de la création d'un fonds d'indemnisation des victimes. Il n'en fallait pas plus pour doper en Bourse les groupes impliqués dans ce dossier depuis plusieurs mois. A Paris, c'est notamment Saint-Gobain qui en profite. L'action a gagné jusqu'à 2,76% dans la matinée, avant de terminer sur une hausse plus modeste de 0,44%.Il faut dire que la mise en place de ce fonds mettrait fin aux nombreuses procédures en cours, dont l'issue reste incertaine. Concrètement, le fonds serait doté de 140 milliards de dollars. Et la contribution que devrait apporter le groupe français est finalement jugée raisonnable par la communauté financière.Tandis que les estimations de Dexia Securities font ressortir "une dernière provision de 100 à 300 millions d'euros", Oddo Securities avance de son côté la somme d'environ 120 millions d'euros.Cette dernière contribution viendrait bien évidemment s'ajouter aux 326 millions déjà inscrits au bilan de 2004. Mais les analystes redoutaient visiblement que le coût final soit plus élevé. Un règlement rapide aux conditions estimées aujourd'hui aurait donc inévitablement des répercussions positives sur le titre. D'autant qu'"il semblerait que les principaux fonds américains d'investissements restent à l'écart du titre compte tenu uniquement du risque amiante", fait valoir Dexia Securities.Reste naturellement à savoir quel est aujourd'hui le poids de l'amiante sur la valorisation du groupe. Sur ce point, les chiffres sont prometteurs. Pour Oddo Securities et Aurel-Leven, un règlement du dossier justifierait que la décote spécifique appliquée à Saint-Gobain soit réduite de 2 euros par action. Quant aux équipes de CIC Securities, elles apparaissent encore plus ambitieuses puisque, selon elles, le titre mériterait alors une revalorisation de 3 euros.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:56

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