Coup dur pour Michelin à Indianapolis

Sacré numéro 13. A cause du virage frappé du fameux chiffre porte bonheur - ou malheur pour certains - le petit monde de la Formule 1 a connu ce dimanche l'une de ses mésaventures les plus inédites.En effet, après l'accident survenu vendredi impliquant l'allemand Ralf Schumacher, sept équipes ont décidé de ne pas prendre le départ de la course de Formule 1 d'Indianapolis ce dimanche.Motif invoqué : un manque de fiabilité d'une partie essentielle des monoplaces, les pneumatiques. En effet, après toute une batterie d'examens, le manufacturier Michelin, qui équipe l'essentiel du plateau, a recommandé aux patrons d'écuries de ne pas prendre le départ de la course, ses pneumatiques, en raison d'un défaut de fabrication, risquant de ne pouvoir résister aux sollicitations réclamées par le fameux virage numéro 13. Afin de préserver la santé des pilotes, le manufacturier a donc demandé à la Fédération internationale de l'automobile (FIA) d'installer une chicane dans le virage mortifère. Une réclamation rejetée par l'intraitable fédération. Résultat, après un tour de chauffe, réalisé à une allure de sénateur, les 14 voitures équipées des pneus estampillés par la marque de Bibendum sont rentrées au stand. "Nous présentons nos excuses aux nombreux spectateurs et téléspectateurs mais nous nous refusions de prendre un risque avec la santé de nos pilotes, qui reste, au-delà de toutes considérations éonomiques, la préoccupation première de l'équipe", précise l'équipe Toyota, d'autant plus déçu que son leader, l'italien Jarno Trulli avait signé la pole-position. Une première dans l'histoire de la jeune écurie japonaise. Les six voitures restantes ont fait leur course, sous les huées de spectateurs qui, venus en masse, n'ont pas tardé à quitter les tribunes du mythique circuit.Pour Michelin, qui a présenté ses excuses, cette mésaventure pourrait avoir des conséquences économiques importantes. Sur le continent américain tout d'abord - Michelin, propriétaire de BF Goodrich est fortement implanté aux Etats-Unis -, mais également dans le reste du monde en raison de l'universalité de la Formule 1.De quoi assombrir les perspectives 2005 du premier fabricant mondial de pneumatiques, déjà affectées par la hausse du coût des matières premières. A la grande surprise des analystes qui tablaient sur une nette hausse de l'opérationnel cette année, le groupe dirigé par Edouard Michelin a précisé lors de la présentation de ses résultats annuels, le 15 mars dernier, qu'il limitait son ambition à un bénéfice d'exploitation "au moins égal" au 1,3 milliard d'euros dégagé l'an dernier.Le marché a peu apprécié peu la défection sportive du manufacturier. Le titre a reculé de 1,07% à 50,95 euros à la Bourse de Paris.
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