Scor confirme son redressement

Scor est désormais bien sorti de sa torpeur de ces dernières années. Le mois d'août avait été marqué par un retour en grâce du groupe de réassurance français auprès de l'agence de notation Standard & Poor's. La notation A- attribuée au groupe marquait l'aboutissement du plan de redressement engagé il y a maintenant deux ans. Les bénéfices semestriels du groupe, publiés aujourd'hui, confirment le retour du groupe dans le paysage économique.Scor a enregistré une baisse de ses primes brutes émises de 12% à 1,2 milliard d'euros ainsi qu'un recul de ses primes nettes acquises de 21% à 1,1 milliard d'euros. Le groupe explique cette variation par le maintien d'une souscription "stricte dans un environnement davantage concurrentiel", mais aussi par une discipline tarifaire draconienne. Mais c'est surtout la faiblesse de l'activité vie qui a pesé sur le niveau des primes. Globalement, au premier semestre, le groupe a généré un résultat opérationnel de 140 millions d'euros, en hausse de 12% par rapport au premier semestre 2004.L'activité dommages limite la casse. Les primes brutes de cette activité s'établissent à 659 millions d'euros contre 713 millions un an plus tôt, notamment à cause d'une baisse du niveau de souscription aux Etats-Unis. Le résultat opérationnel de la branche s'établit en hausse de 17% à 112 millions d'euros. Il intègre notamment le coût des tempêtes en Europe du Nord du début d'année, ainsi que le typhon Songda de 2004 au Japon. Au final, le groupe a enregistré une baisse de son ratio combiné qui s'élève à 99,7% contre 101,4% au premier semestre 2004. Hors CRP, filiale du groupe en "run off" qui génère une perte, ce ratio s'établit à 97,2% contre 100% un an plus tôt.De son côté, la réassurance vie a pâti de la mauvaise notation (BBB+) du groupe, qui a notamment pesé sur l'activité épargne aux Etats-Unis. Les primes brutes ont baissé de 17% à taux de change courant à 525 millions d'euros. Le résultat opérationnel de cette activité est resté quasiment stable à 28 millions d'euros contre 29 millions un an plus tôt.Enfin, la gestion financière du groupe s'est révélée meilleure que prévu. Ainsi les produits financiers se sont élevés à 197 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Cette performance est principalement liée à la variation de juste valeur, résultat de la gestion active des placements, les plus ou moins values latentes participant à la formation du résultat, dans les comptes en normes IFRS. Au 30 juin, les placements des activités assurance et trésorerie du groupe atteignaient 9,6 milliards d'euros contre 9,9 milliards au 31 décembre 2004.Au final, le groupe a généré un résultat net de 72 millions d'euros contre 61 millions un an plus tôt. Ce résultat provient principalement des résultats techniques du groupe qui a profité d'un bon semestre. L'exposition de Scor au cyclone Katrina qui a dévasté le sud des Etats-Unis, devrait être comprise entre 25 et 35 millions d'euros, a précisé Denis Kessler, président du groupe, lors d'une conférence de presse. Selon lui, "les conditions sont maintenant réunies pour que Scor prépare les renouvellements 2006 de manière optimale".D'ailleurs, le groupe a lancé en juin dernier sa nouvelle étape de remise en forme. Baptisée "New Scor", la nouvelle politique du groupe consistera à atteindre son objectif de ratio de coûts de 5% à horizon 2007 (notamment avec la suppression de 120 à 220 postes) prévu dans son plan stratégique "Moving forward" dévoilé il y a un an.A la clôture, l'action bondit de 6,21% à 1,71 euro.Les syndicats de Scor demandent l'annulation en référé d'une part variable de salairesSelon le quotidien Le Monde daté de vendredi, la CFDT et la CGC ont saisi la justice en référé pour s'opposer aux modalités d'attribution d'une part variable des salaires, proposée par Denis Kessler cet été et approuvée à 96% par les salariés du groupe. C'est le mode d'attribution de cette part variable que les syndicats contestent. Le montant de la prime, qui pourrait atteindre 2 à 6% du salaire annuel, serait contraire à la convention collective des assurances. De plus, l'objectivité de cette prime est remise en cause par les syndicats, celle-ci étant attribuée sur la base d'un entretien annuel et non pas en fonction de la contribution au chiffre d'affaires. Le tribunal de grande instance de Nanterre doit statuer sur la question le 13 septembre.
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