L'armateur P&O suscite les convoitises

Le secteur du transport maritime devrait continuer sa mutation. L'armateur britannique Peninsular & Oriental Steam Navigation (P&O) a confirmé dimanche avoir eu des contacts avec un potentiel acquéreur en vue d'une offre de rachat. La rumeur traînait déjà depuis plusieurs jours. Alors que le secteur du transport maritime est en plein mouvement de concentration depuis quelques mois, les marchés parient sur une bataille boursière. A la Bourse de Londres, le titre P&O a clôturé en s'alignant sur l'offre potentielle et s'envole de 30% à 404 pence.Selon des sources de presse, le repreneur serait la société publique Dubaï Ports World. L'offre de reprise pourrait s'élever à 3 milliards de livres, soit 4,47 milliards d'euros. Mais alors que le secteur a déjà connu plusieurs opérations de concentration, les investisseurs parient également sur une contre-offre de l'armateur danois AP Moeller-Maersk.Ce dernier, leader mondial du fret maritime, a déjà racheté en mai dernier la filiale de transport par conteneur de P&O, la Royal P&O Nedlloyd (PONL). En effet, la compagnie britannique P&O s'est largement restructurée depuis 1999. Elle s'est notamment recentrée dans le transport de marchandises et la gestion des marchandises dans les ports (voir ci-contre).L'éventuel repreneur de P&O, la Dubaï Ports World, exerce d'ailleurs le même métier que la compagnie britannique puisqu'elle gère le trafic de marchandises dans plusieurs ports en Asie, en Europe, en Australie et en Amérique latine.Une offre sur P&O ajouterait ainsi une nouvelle étape à la concentration du secteur après le rachat de Royal P&O Nedloyd par AP Moeller-Maersk. En juin, le transport maritime a également été touché par une opération d'envergure: Vincent Bolloré, propriétaire de l'armateur Delmas-Vieljeux, a vendu sa compagnie à CMA-CGM, le groupe dirigé par Jacques Saadé (voir ci-contre). Plus récemment, le groupe allemand de tourisme TUI a lancé une offre de rachat de 1,7 milliard d'euros sur l'armateur canadien CP Ships (voir ci-contre).
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