En dépit des mauvais résultats enregistrés par sa division de téléphones mobiles, Siemens publie des résultats supérieurs aux attentes du marché. Au premier trimestre de son exercice 2004-2005, clos le 31 décembre, le conglomérat allemand, dont la majeure partie de l'activité se concentre sur la construction mécanique, électronique et électrique, annonce un bénéfice net d'un milliard d'euros, en hausse de 38% par rapport à la même période un an plus tôt. Le résultat d'exploitation est également dans le vert, en hausse de 5,3% à 1,433 milliard d'euros par rapport à un an plus tôt.Les analystes interrogés par Reuters anticipaient un résultat net de 824 millions d'euros et un résultat opérationnel de 1,292 milliard d'euros. De leur côté, les ventes se tassent de 0,9% à 18,167 milliards d'euros, un résultat cette fois-ci en dessous des attentes du marché qui anticipait 19,364 milliards d'euros. Pour l'exercice fiscal en cours, la direction de Siemens a précisé qu'elle anticipait une croissance de son chiffre d'affaires plus forte que prévu. Aucun chiffre n'a été donné, l'évolution des ventes dépendant de celle du taux de change entre l'euro et le dollar.Dopée par la vente d'une participation dans Juniper Networks ayant rapporté 208 millions d'euros, la division communication affiche un bond de 38% de son résultat d'exploitation trimestriel à 240 millions d'euros. En revanche, accusant une perte de 143 millions d'euros sur la période, la téléphonie mobile, dont l'avenir reste en suspens (voir ci-contre), pèse sur les résultats. Au quatrième rang des constructeurs de téléphones portables, Siemens a de plus en plus de mal à conserver sa place sur ce marché extrêmement concurrentiel. Durant le trimestre, Siemens a vendu 13,5 millions de téléphones portables, contre 15,2 millions un an plus tôt. "Le prix moyen des terminaux vendus s'est écroulé, passant en un an de 98 à 86 euros, soit les prix de vente les plus bas que nous connaissions dans l'univers des sociétés cotées. Siemens aura donc été frappé en plein coeur par la guerre des prix qui prévaut sur le marché mondial des terminaux GSM", explique-t-on chez Global Equities."Autre triste nouvelle pour les télecoms de Siemens, celle de la totale absence de croissance des activités infrastructures, qui regroupent le fixe et le mobile, dont le chiffre d'affaires total a stagné à 3,07 milliards d'euros au dernier trimestre, contre 3,08 milliards il y a un an. De la même façon, si l'on extrait du résultat opérationnel de la division communications les 208 millions d'euros de plus-value sur la cession de titres Juniper et les pertes des activités mobiles, la rentabilité des activités infrastructures a stagné au cours de ces douze derniers mois à 175 millions d'euros, soit 5,7% des ventes, contre 5,6% des ventes au premier trimestre 2004", constate l'intermédiaire.Concernant la téléphonie mobile, plusieurs options seraient à l'étude - partenariat, rachat d'un concurrent... - pour redresser cette activité dont le groupe bavarois ne semble pas réellement prêt à se séparer. Le président du directoire, Heinrich von Pierer, qui quitte aujourd'hui ses fonctions pour prendre la présidence du conseil de surveillance, a déclaré que le sort de cette division serait réglé dans les prochaines semaines. En dépit de cette incertitude sur l'avenir de cette activité en perte de vitesse, le marché accueille positivement ces résultats. Le titre a gagné 2,67% à 63,40 euros à la Bourse de Francfort.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:12

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