L'OPA de Gas Natural sur Endesa est retardée

Bataille juridique et guerre des nerfs en perspective. L'OPA de Gas Natural sur Endesa risque d'être plus compliquée et surtout plus longue à réaliser que prévu. Les deux contrariétés du jour rencontrées par Gas Natural pourraient remettre en cause sa stratégie.Premier contretemps, la sortie du bois d'Axa. Le groupe d'assurance français a annoncé avoir acquis 5,35% du capital d'Endesa, devenant ainsi le troisième actionnaire du groupe d'electricité espagnol derrière Caja Madrid (9%) et Chase Nominees (5,73%), filiale du groupe américain JP Morgan Chase.La déclaration auprès du régulateur de marché espagnol remonte au 8 septembre, autrement dit trois jours après l'annonce de l'offre de rachat d'Endesa par Gas Natural pour 22,5 milliards d'euros.Pour l'instant, rien n'indique qu'Axa se lancerait dans une bataille contre Gas Natural en jouant le chevalier blanc d'Endesa. Sa prise de participation accrue, quelques jours seulement après l'annonce de l'offre n'est considérée aujourd'hui que comme une simple opération financière pour le compte de clients.C'est d'ailleurs la position adoptée par Axa dont un porte-parole indiquait aujourd'hui à l'AFP que "cette déclaration aux autorités boursières espagnoles reflète les activités de gestion d'actifs d'Axa (Axa IM), un des premiers acteurs dans le monde. Ces participations sont détenues par différentes sociétés de gestion d'actifs du groupe".Cet après-midi, Endesa affirmait ne pas avoir eu de contact avec Axa. "Je ne connais pas leur intentions" indiquait le président d'Endesa, Manuel Pizzaro.En revanche, il connait bien ses propres intentions et cela pourrait constituer un deuxième contretemps de taille pour Gas Natural. En effet, Manuel Pizzaro s'attaque à la réglementation des OPA en Espagne.Le président d'Endesa a en effet déposé un recours contre la règle de passivité du président de la cible dans le cas d'une OPA hostile. Le recours a été déposé ce matin contre la Commission nationale du Marché des Valeurs (CNMV). C'est l'interprétation faite par la CNMV, de l'article 14 du règlement sur les OPA qui est remis en cause. Cet article empêcherait les dirigeants de la société cible d'une offre d'acquisition de s'exprimer librement auprès de ses actionnaires. Cet interprétation de la CNMV est jugée par Endesa contraire au droit fondamental de liberté d'expression inscrit dans la Constitution espagnole. "On ne me laisse pas parler", a déclaré le président d'Endesa au cours d'une conférence de presse à Madrid. Le responsable a toutefois annoncé "sa ferme intention d'aller parler avec tous les actionnaires pour dire notre vérité" contre l'OPA de Gas Natural.Un premier épisode dans cette bataille boursière qui risque d'être suivi par bien d'autres dans les semaines à venir.Le titre Endesa a clôturé en hausse de 1,68% à 21,17 euros à Madrid, celui de Gas Natural a terminé en hausse de 1,18% à 24 euros.
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