De bonne augure avant l'introduction en Bourse. Quelques semaines avant son entrée sur le marché, EDF affiche une santé financière éclatante. La société publique a enregistré un bénéfice net semestriel de 2,13 milliards d'euros, soit une hausse de 23,9% par rapport à celui du premier trimestre 2004, déjà solide (voir ci-contre). L'activité progresse de 6,6% à 25,2 milliards d'euros grâce à une hausse des prix au Royaume-Uni et en Allemagne ainsi qu'à une croissance des volumes.Cette progression se traduit par une croissance de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 5,8% à 7,5 milliards d'euros. Ces bons résultats ont permis "une croissance du cash flow opérationel qui a fortement contribué à la réduction de la dette", a affirmé EDF. En effet, l'endettement a été réduit de 600 millions à 19,1 milliards d'euros. Cette baisse est intervenue malgré le fait qu'EDF a dû payer une compensation "de 2,7 milliards d'euros après impôts dans le cadre de la réforme du financement du régime des retraites", explique le groupe.Toutefois, cela n'a pas empêché EDF d'augmenter ses capitaux propres de 2,8 milliards d'euros à 11,3 milliards d'euros, soit une hausse de 32%. Ce renforcement provient de l'application des nouvelles normes comptales IFRS, selon le groupe. Cette évolution s'inscrit également dans le programme d'introduction en Bourse d'EDF. L'entreprise publique devrait faire son entrée sur les marchés financiers "à l'horizon de l'automne si les conditions de marché le permettent", a indiqué le ministère de l'Economie et des Finances.Cette opération passera d'ailleurs par une augmentation de capital de l'ordre de 8 à 11 milliards d'euros. A ce sujet, une assemblée générale mixte a été convoquée pour autoriser le conseil d'administration à réaliser l'augmentation de capital. Celle-ci aura lieu "quand le gouvernement en aura pris la décision", a rappelé EDF. D'après des sources syndicales, elle aura lieu le 10 octobre prochain.Réunis lundi en Conseil d'administration (CA) convoqué par la direction, trois syndicats d'EDF, la CGT, FO et la CFDT ont quitté la réunion en dénonçant les "méthodes de gouvernance". Selon les syndicats, EDF n'a pas respecter les régles de consultation du Conseil d'administration. "Les administrateurs n'acceptent plus que le travail du CA soit traité avec autant de légèreté" ont déclaré les syndicats. Ils ont par ailleurs réaffirmé leur ferme opposition à l'ouverture du capital d'EDF. Si le profil financier d'EDF avant son introduction en Bourse est satisfaisant, l'entreprise publique devra tout de même faire face à des conflits sociaux en interne.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:08

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