Allied Domecq pèse sur les comptes de Pernod Ricard

La note est salée pour Pernod Ricard. Le groupe vient en effet de présenter son résultat pour les six premiers mois de l'année, pénalisé par les frais liés à l'acquisition d'Allied Domecq. Ainsi, sur la période, Pernod a enregistré un bénéfice net en baisse de 7,2% à 157 millions d'euros, en dessous des attentes des analystes.Pernod Ricard a en effet comptabilisé 20 millions d'euros de charges exceptionnelles sur la période, liées à des coûts de restructuration en Irlande et aux Etats-Unis à hauteur de 5 millions. Le solde de cette somme résulte de coûts liés à des options de changes qui ont permis au groupe de se couvrir pour les conversions euro-dollar-livre avant l'acquisition d'Allied Domecq. Si le bénéfice a été impacté par ces éléments exceptionnels, Pernod reste confiant vis-à-vis de son modèle de croissance. Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 1,67 milliard d'euros (en hausse de 6,5% à taux de change et périmètre courant et de 9% en croissance interne), soutenu par l'international et l'Europe. Ces deux zones affichent en outre des taux de croissance du résultat opérationnel élevés (+19,7% pour les Amériques, +8,1% pour l'Asie, +8,6% pour l'Europe).Mais, encore une fois, Pernod Ricard a été contraint constater la faiblesse de ses ventes dans l'anis en France. Le groupe se dit prêt à relever le défi et relancer la croissance de ses ventes dans l'Hexagone. En France, le chiffre d'affaires des vins et spiritueux recule de 0,7% pour un résultat opérationnel en chute de 9,6%.Revenant sur l'intégration d'Allied Domecq, le groupe français s'est par ailleurs voulu rassurant, estimant que le processus d'intégration se déroule conformément aux attentes. Ainsi, le groupe a passé aujourd'hui un accord avec la société russe SPI pour la distribution des vodkas Stolichnaya et une option de rachat pour ce qui est la deuxième marque mondiale de vodka.En outre, le groupe rappelle que l'intégration des filiales de distribution est très avancée, et que celle des marques d'Allied se déroule au rythme prévu, mais "cela nécessite du temps", tempère-t-il toutefois.Enfin, la société française se réjouit de voir sa dette nette atteindre "seulement" 8,6 milliards d'euros à fin août (pour des fonds propres de 5 milliards d'euros), alors que l'objectif initial était d'atteindre une dette de 9 milliards d'euros. Cette dette devrait être réduite, le groupe devant céder de nombreux actifs, dont QSR (restauration rapide) et Glen Grant, afin de répondre aux exigences des autorités de la concurrence.Quoi qu'il en soit, le marché reste prudent. D'autant que les frais d'intégration d'Allied Domecq devraient se monter au total à quelque 270 millions d'euros.Du coup, le marché manifeste sa déception. Après être tombé jusqu'à 141,10 euros, le titre perd encore 3,07%, à 145,10 euros, à la clôture.
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