Une année difficile pour Rémy Cointreau. Au cours de l'exercice 2004-2005 clos le 31 mars dernier, le groupe français de vins et de spiritueux a enregistré une sévère chute de son bénéfice net part du groupe, en baisse de 68,3% à 24,2 millions d'euros. A titre de comparaison, celui-ci s'élevait à 76,3 millions d'euros en 2003-2004. Ce résultat est très largement en dessous des attentes du marché. Les analystes interrogés par Reuters avaient tablé sur un bénéfice net part du groupe de 73,5 millions.A l'origine de cette dégradation du résultat net, une charge exceptionnelle de 54,6 millions d'euros. "Sans cette charge, le bénéfice net aurait été stable", précise dans un communiqué le groupe dirigé par Jean-Marie Laborde. Cette charge comprend une "provision de 52,3 millions pour dépréciation exceptionnelle de la valeur de certaines marques", indique Rémy Cointreau.Le résultat opérationnel s'inscrit également en baisse. Sur la période, il recule de 3,3% à 167,7 millions d'euros contre 173,5 millions un an plus tôt. La direction de Rémy Cointreau précise toutefois "qu'à taux de change et périmètres constants, il serait en hausse de 14,4%". En dépit de ce recul, il dépasse légèrement les anticipations des analystes, ceux-ci ayant anticipé un résultat opérationnel de 165,9 millions.Annoncé en avril dernier, le chiffre d'affaires annuel du groupe affiche une hausse de 1,9% à 905,3 millions d'euros. Une progression qui, compte tenu du recul du résultat d'exploitation, ne peut éviter une dégradation de la marge opérationnelle qui s'élève à 18,5%, contre 19,5% lors de l'exercice précédent.Pour l'exercice en cours, Rémy Cointreau table sur "une progression organique à deux chiffres de son résultat opérationnel", grâce à la bonne tenue de tous ses marchés, du cognac - le plus important avec 36% du chiffre d'affaires - aux champagnes en passant par les liqueurs et spiritueux. Le groupe précise par ailleurs qu'il a réussi en 2004-2005 à augmenter ses prix, mais également à réduire ses frais financiers et son endettement. Il se dit "confiant dans la poursuite de l'amélioration de ses performances et de la place qu'il occupe dans un environnement de consolidation du secteur". Lundi, Pernod-Ricard et Diageo ont conclu un accord pour le rachat d'Allied Domecq (voir ci-contre). Par ailleurs, la direction de Rémy Cointreau a annoncé hier soir la signature d'un crédit syndiqué de 500 millions d'euros sur cinq ans, avec deux possibilités d'extension sur un an chacune, pour le refinancement d'un crédit signé en juin 2003.L'optimisme affiché par le groupe pour l'exercice 2005-2006 ne laisse pas le marché insensible. Après une ouverture dans le rouge, le titre progresse de 2,50% en fin de journée, à 34,50 euros.

latribune.fr

19 Oct 2008, 20:12

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