L'intérim de management en plein essor international

A ne pas confondre avec l'intérim dans le domaine du secrétariat, le management intérimaire est réservé aux managers de haut vol. Très expérimentés et compétents, ces experts aux talents multiples sont appelés pour régler un problème ou assurer une transition, puis laisser la place. Ils sont également très bien payés. En France, en Italie ou Allemagne, l'intérim de luxe devient une réalité tous les jours plus tangible. Le directeur général de Boyden Interim Management à Paris, Gérard Fournier, indique que les recrutements de directeurs financiers intérimaires se sont beaucoup démocratisés ces dernières années. Pour le compte de l'Allemagne, Dietmar Kablitz, patron de EIM Executive Interim Management, rapporte qu'il a accompli une quinzaine de placements en 2004, dont la plupart au sein de sociétés financées par le private equity. Cadres très expérimentés Dietmar Kablitz précise que la plupart des candidats retenus ont au moins 8 années d'expérience, et certains jusqu'à 15 ans de pratique. Les meilleurs d'entre eux ont exercé dans de nombreuses entreprises. "Nos clients veulent des gens qui ont connu plusieurs cycles économiques et affronté les situations les plus difficiles. Bref, des gens qui ne paniquent pas et capables de diriger des équipes". Gérard Fournier est actuellement à la recherche, pour le compte d'une société française d'un chiffre d'affaire de 1,1 milliard ayant été rachetée par une société britannique, d'un directeur financier capable d'orchestrer cette intégration au niveau comptable. Ancien directeur financier chez Konica en Allemagne, Bernard Giesel s'est spécialisé dans le management de transition pour les sociétés en restructuration financière. "Cela requiert les compétences d'un directeur financier et la capacité de les appliquer d'une entreprise à une autre". Bien que plus limité, le marché italien croît. Maurizio Quarta, directeur du bureau d'intérim à Milan "Temporary Management and Capital Advisors", souligne que les entreprises locales comme multinationales sont à la recherche de directeurs financiers en intérim. Ils gagnent souvent entre 30 et 50 % de plus que leurs homologues titulaires, soit 700 euros ou plus par jour, selon Maurizio Quarta. Normes comptables, vecteur de croissance Travailler comme intérimaire en France ou en Allemagne suppose de connaître les normes comptables locales, et idéalement les normes américaines US GAAP de même que les IFRS qui s'appliquent aux sociétés cotées européennes aujourd'hui. Le passage aux normes IFRS a d'ailleurs servi de tremplin au management de transition. En effet, les directeurs financiers débordés par ce chantier ont parfois eu recours à des experts de façon transitoire pour gérer les affaires courantes. Pour efficaces qu'elles soient, ces formules de remplacement ne connaissent aujourd'hui qu'un succès limité en France - 5% des entreprises environ. "Contrairement à ce qui se passe au Royaume-Uni où l'intérim de haut niveau est très reconnu, il souffre d'un manque de reconnaissance en France. Pourtant, les problématiques réglementaires comme les IFRS, mais également la loi Sarbanes-Oxley et la loi de Sécurité financière sont des sujets porteurs pour le management de transition", explique Karine Dhoukan manager chez RHI Management Resources. Au Royaume-Uni, les salaires sont plus conséquents, soit entre 750 et 1.500 livres sterling (1.100 - 2.200 euros). "Les intérimaires sont payés sur la base des salaires chargés des directeurs financiers en contrat longue durée. C'est à dire que cela inclut le salaire, le bonus, les cotisations au système de retraite, d'assurance-maladie et même la voiture de fonction", rapporte Michael Turrell de chez International Interim Management à Londres. Ce professionnel a effectué de nombreuses missions consistant à placer des directeurs financiers de PME au sein de sociétés du Footsie 100. Selon lui, les intérimaires sont majoritaires. "Niveau expérience, ils ont entre 40 et 50 ans". L'exemple récent de Reed Health Group est instructif. Le directeur financier ayant démissionné du jour au lendemain, la société a nommé un manager de transition avec un contrat renouvelable d'un mois, jusqu'à ce qu'un successeur permanent soit trouvé. "Cela peut-être une façon de travailler très intéressante", indique l'intéressé Atholl Craigmyle. "Lorsqu'une société a recours à l'intérim, c'est souvent qu'il y a eu une crise ou une polémique. Nous sommes là pour tourner la page et ouvrir de nouvelles perspectives".
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