Un entretien avec Patrick-Michel Khider et Bernard de Cremiers, co-présidents de Laforêt Immobilier

Caroline Kervennic : Laforêt Immobilier connaît un fort développement. Pouvez-vous faire le point sur le réseau aujourd'hui ?Laforêt Immobilier : Le réseau compte à ce jour 562 agences et 80 agences ouvriront prochainement. Nous devrions donc être 650 d'ici un an et selon les études menées en interne, le territoire français permet d'accueillir 900 agences Laforêt. A plus court terme, notre objectif à l'horizon 2008 est d'atteindre 750 agences, ce qui nous permettra de bénéficier d'un bon maillage et laissera à chacun de nos franchisés un potentiel de marché suffisant pour son développement. J'insiste, l'intérêt de l'entreprise est que les agences réalisent leur chiffre d'affaires, et absolument pas de jouer sur la multitude, de multiplier les droits d'entrée. Il faut savoir que les coûts de recherche de candidats, d'implantation, de formation sont souvent plus élevés que le droit d'entrée encaissé. Nous avons construit un réseau pérenne et par conséquent, c'est la réussite des franchisés qui compte le plus pour notre entreprise. Par ailleurs, nous avons lancé un programme de développement à l'étranger. Un premier master franchisé s'est implanté au Portugal et sa première agence ouvrira courant mars. Notre partenaire est un agent immobilier qui souhaitait rejoindre un réseau, et les enseignes structurées locales sont d'origine espagnoles ou anglo-saxonnes. Il préférait un groupe de culture française.L'enseigne fêtera l'an prochain ses quinze années de franchise. Qu'est ce qui a changé depuis que vous avez démarré ?Il est vrai que le réseau a changé en 15 ans. Ne serait-ce que par le nombre d'implantations. Les premiers franchisés se lançaient dans une aventure, avec nous. Ils avaient apprécié notre savoir faire et la réussite de nos agences en succursales et nous ont donc fait confiance. Aujourd'hui, les nouveaux franchisés entrent dans un réseau structuré, renommé. L'an dernier, nous avons fait une étude qui démontrait que le taux de notoriété était de 53%. Il est à ce jour de 67%! C'est naturellement un atout précieux pour les franchisés. Cette notoriété est le fruit de notre communication, d'une présence terrain permanente.Autre élément qui a quelque peu modifié la donne, c'est Internet. C'est un outil qui nous permet d'initier plus de 35% des ventes du réseau. Nous dénombrons 9 millions de pages lues sur notre site, et 300.000 visiteurs uniques par mois. Internet est un outil fédérateur, les franchisés s'incitent entre eux à faire remonter l'information. Quand un franchisé "oublie" de mettre en ligne un mandat, ce sont ses confrères qui le sermonnent.Puisque vous parlez de mise en commun des mandats, le fameux fichier commun des mandats entre plusieurs enseignes immobilières semble tarder. Où en est ce projet ?Les premiers tests du fichier commun vont sans doute démarrer avant le printemps, sur une région prédéfinie, sans doute dans le midi. Chez Laforêt, nous avons une forte culture de fichier commun sous enseigne. Nous l'avons déjà expérimenté à Aix, Nantes et La Rochelle avec les agences locales et nous nous sommes aperçus que cela génère un chiffre d'affaires non négligeable. Certaines règles doivent encore être mises en place, et une réglementation est en cours de construction. Alors, il est vrai qu'il y a pas mal de résistances, mais les mentalités évoluent. Nous sommes assez confiants.Quels sont les candidats à la franchise que vous sélectionnez ?De nombreux candidats sont des cadres d'entreprise de bon niveau qui ont la réelle volonté de créer leur activité. Ils ont en moyenne une quarantaine d'années, une bonne expérience professionnelle, et croient au marché immobilier et à ses possibilités en terme de développement d'entreprise. Ce sont des gens qui ont un projet d'entreprise et qui choisissent une enseigne réputée, qui leur permettra d'optimiser leur investissement.Ce phénomène s'est amplifié depuis quatre ou cinq ans, depuis que les marques ont commencé à communiquer fortement. Laforêt a une identité très forte, nos passages télévisés nous confèrent un statut de marque, sur un nom qui fonctionne très bien et qui est en rapport avec les valeurs qui sont les nôtres. C'est également un nom qui se retient, qui est tout à fait dans l'air du temps et qui véhicule une image solide, une image de pérennité. Les gens recherchent cette sécurité dans le domaine de l'immobilier.Parlez nous du marché de l'immobilier. Comment se porte-t-il ? Quelles tendances peut on dégager ?Le marché est très porteur, avec 610.000 à 620.000 transactions par an. Pour mémoire, le nombre de transactions se situait aux alentours de 320.000 lors des années difficiles. Cette tendance du marché va se poursuivre pendant plusieurs années pour des raisons mécaniques. Le recensement 2004 dénombrait 62 millions de Français, le nombre de personnes par logement ne cesse de baisser, le nombre de célibataires a doublé. Par ailleurs, les Français sont très attachés à l'acquisition de leur maison et seulement 55% sont propriétaires. Au Portugal, par exemple, ce chiffre approche les 88%. Ajoutons également que les Français sont inquiets pour leur retraite, ils investissent donc dans l'immobilier. Autre tendance du marché, les acheteurs étrangers, anglais, allemands, italiens ou hollandais, arrivent en France. Ils constituent 7% du marché. Leur nombre devrait encore augmenter dans les années à venir. Nous devons suivre ce marché attentivement.
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