Star CAC

La menace planait depuis le lancement du processus d'introduction d'EDF et le couperet est tombé jeudi soir: le Conseil scientifique des indices en a décidé ainsi, TF1 va devoir quitter le CAC 40 pour faire place à l'électricien dès le 19 décembre prochain. Un sacré coup de pouce à la toute jeune recrue de la Bourse de Paris, qui n'avait pourtant pas fait d'étincelles en moins de cinq jours d'historique de cotation lorsque les sages du Conseil ont pris leur décision. Cet été, pour GDF, ils avaient tout de même attendu un mois de cotation avant d'offrir au gazier les honneurs du saint des saints, au détriment du distributeur Casino. Les privatisées ont décidément la cote chez Euronext. Plus de 57 milliards d'euros de capitalisation pour EDF, près de 26 milliards pour GDF, comment ignorer ces nouveaux mastodontes semi-étatiques, malgré leur petit flottant? C'est un terrible coup de grâce en revanche pour TF1. La chaîne a perdu de son lustre et accumulé les déboires depuis dix-huit mois. Son oxygène, la publicité, est déprimée: les recettes de la première chaîne en provenance des annonceurs devraient reculer de 1% sur l'ensemble de l'année. Le PDG Patrick Le Lay a ainsi dû lancer un avertissement sur ses résultats cet été. Déjà, la bataille pour les droits du foot l'hiver dernier avait pesé sur le cours du groupe mais la victoire de Canal Plus a finalement suscité des craintes à l'égard de la croissance, voire de la viabilité, du bouquet TPS, dont TF1 possède 66% du capital. Le lancement de la TNT a ensuite semé le trouble sur la pérennité du leadership de TF1, l'effritement de l'audience des chaînes généralistes risquant de réduire sa part du gâteau publicitaire et sa capacité à dicter les prix. Les débuts poussifs des Bleus dans la phase de qualification pour le Mondial 2006 n'ont pas non plus aidé le cours de la chaîne à la rentrée. Sans parler de Standard & Poor's, qui vient de dégrader la perspective de la note de la chaîne, invoquant ses inquiétudes pour les cash-flows futurs... In fine, 2005 tourne à l'annus horribilis et l'action TF1 accuse un repli de plus de 11%, la plus forte baisse du CAC 40 justement. Un peu plus de cinq ans après la consécration, son entrée dans le CAC, en mai 2000, c'est la fin du rêve pour TF1. Le cours de la chaîne avait triplé entre novembre 1999 et le printemps 2000, dépassant les 90 euros. Mais il n'a que rarement franchi les 30 euros depuis 2001 et en cote à peine plus de 20 aujourd'hui. Sa capitalisation n'est plus que de 4,5 milliards d'euros. C'est un peu plus que Cap Gemini mais le groupe de conseils et services informatiques a rebondi de 41% en Bourse cette année et son flottant frise les 92% du capital, contre 57% pour le groupe de télévision. Tout n'est pas perdu cependant pour la star déchue, TF1, si l'on en juge par l'époustouflant come-back de Pernod Ricard depuis sa réintégration dans l'indice à l'été 2003...
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