Faisant écho au projet de loi Breton visant à faciliter l'appel public à l'épargne pour les petites sociétés (voir ci-contre), Euronext vient de présenter plus en détail son futur marché Alternext, qui ouvrira ses portes le 17 mai prochain. Taillé "sur mesure pour les petites et moyennes entreprises", Alternext sera donc comme Euronext l'avait déjà laissé entendre un "marché régulé aux exigences réglementaires assouplies".En premier lieu, Euronext voulait un accès au marché simplifié. Les candidats pourront donc adopter "le référentiel comptable de leur choix" et ne devront présenter que deux années de comptes. L'admission pourra quant à elle se faire parallèlement à une offre publique d'un minimum de 2,5 millions d'euros ou à la suite d'un placement privé. Pour cela, le placement devra avoir été réalisé au plus tard deux ans auparavant pour un montant de 5 millions d'euros répartis entre au moins cinq investisseurs.Des obligations allégées et des coûts réduitsUn marché régulé impose aussi des obligations vis-à-vis de l'investisseur. Sur ce point, plusieurs éléments ont été retenus. La société devra s'engager à fournir une information périodique (publications annuelles et semestrielles), une information permanente sur les événements susceptibles d'influer sur le cours de Bourse et la déclaration des transactions des dirigeants. Les investisseurs bénéficieront en outre d'une garantie de cours.Une autre particularité de ce nouveau marché à mi-chemin entre l'Eurolist et le Marché libre tient aussi à la création d'un nouveau rôle d'intervenant: le "listing sponsor". "Intermédiaire reconnu et agréé par Euronext, il apporte, pour une durée de deux ans au minimum, l'expertise obligatoire d'un spécialiste aux sociétés désirant être cotées sur Alternext", précise le communiqué d'Euronext. La liste de ces partenaires comporte pour l'instant sept noms: Arkeon Finance, Avenir Finance Corporate, CM-CIC Securities, EFI, Oddo Corporate Finance, Société Générale et Sodica.Reste à savoir si ces mesures suffiront à faire revenir vers la Bourse des PME échaudées par les soubresauts passés des marchés et le coût lié à la cotation. Euronext avance déjà un argument en leur direction: les entreprises n'ayant pas d'obligation de publication au Balo, les coûts de cotation sur Alternext seraient globalement de 30% à 40% moins élevés que sur l'Eurolist.Une dizaine de candidats jusqu'à l'étéPour l'instant, quelques sociétés se sont déjà laissées convaincre. Alternext ouvrira avec l'introduction du négociateur de prêts MeilleurTaux. Et d'autres groupes devraient suivre. Maximiles, spécialiste des programmes de fidélisation mutualisée sur Internet, a ainsi publié un communiqué jeudi matin annonçant son intention d'entrer au "premier semestre 2005" sur Alternext, un marché qu'il juge "bien adapté".Au total, Euronext affirme qu'une dizaine de candidats devraient pousser la porte de ce marché d'ici la mi-juillet. Outre les deux noms déjà cités, Martine Charbonnier, directeur exécutif en charge des introductions chez Euronext, a avancé ceux de CBo Territoria (foncière), Grosbill (vente de matériel informatique en ligne), MG International (sécurité des piscines), Poweo (vente d'électricité), Sidetrade (gestion financière en ligne), Sporever (information sportive en ligne) et Satimo (nouvelles technologies). Cette dernière société, qui a expliqué ses projets à La Tribune (voir ci-contre), entend utiliser les fonds levés pour se développer sur d'autres secteurs.Au-delà de ces pionniers, Martine Charbonnier affirme que "le pipeline est également amorcé pour septembre, octobre, novembre", avec des demandes qui ne proviennent "pas uniquement de sociétés françaises". Pour faire un premier bilan, un rendez-vous a été fixé en fin d'année par Jean-François Théodore, le président d'Euronext. Selon lui, "d'ici la fin de l'année, nous aurons une certaine vision de la masse critique" des sociétés entrées sur Alternext.

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:22

Partager :