"Alternext est une conception intelligente et intéressante du marché"

latribune.fr- Voilà deux mois que la nouvelle cote d'Euronext est en place. Quel bilan en tirez-vous concernant les petites et moyennes valeurs ?Marie-Ange Verdickt- L'uniformisation des règles est une bonne chose. Le fait de pouvoir prendre un indice unique comme référence au lieu d'avoir à choisir entre les indices du Second et du Nouveau marché est aussi un point positif, même si, ayant une approche par stock-picking, nous sommes moins concernés que d'autres établissements. Ceci étant, la réforme n'a pas produit de révolution. Deux mois, c'est notamment un peu court pour voir s'il y a eu un impact notable sur la liquidité. J'ai également quelques regrets. La retranscription de cette nouvelle cote dans la presse n'est pas toujours lisible. Les nouveaux indices ne sont pas réellement représentatifs des différents compartiments. Enfin, je trouve que cette refonte manque un peu de promotion, de mise en avant. Mais globalement, je le répète, cette réforme est positive.Avez-vous le même sentiment concernant Alternext dont on connaît désormais les règles de fonctionnement ?C'est une très belle alternative au marché réglementé, souvent trop contraignant pour des petites sociétés. Alternext est une conception intelligente et intéressante du marché pour ces entreprises, pour lesquelles les coûts de cotation et les obligations d'information sur les marchés réglementés sont devenus trop lourds compte tenu de leur taille. Quant à l'investisseur, la garantie de cours et l'obligation pour la société de publier au minimum deux fois par an des résultats lui apporte un niveau de sécurité convenable. On retrouve un peu l'état d'esprit du Second marché à sa création en 1983.La liquidité va-t-elle toutefois y être suffisante pour attirer des investisseurs ?Alternext ne sera pas très éloigné du Private Equity. Par conséquent, on ne viendra pas sur ce marché pour chercher de la liquidité. Il ne s'agira pas d'avoir une vue à court terme mais plutôt de miser sur un projet. Il y aura nécessairement un risque. Mais il sera lié à la petite taille des sociétés et non à l'appartenance spécifique à Alternext.Le fait d'obliger le candidat à s'adosser à un "listing sponsor" ne risque-t-il pas d'être vu comme une contrainte diminuant l'attrait du marché pour les entreprises ?C'est une sécurité pour le marché. Et selon nous, il appartient plus à un conseil, comme le listing sponsor, qu'à une autorité de marché d'apprécier la qualité d'un candidat à la Bourse. Mais il est vrai que si les honoraires de ces partenaires sont trop élevés, ils pourraient décourager des entreprises de venir en Bourse et les inciter à se tourner vers des financements privés. Aux listings sponsors, donc, de se montrer raisonnables.Euronext attend sur ce marché environ dix sociétés d'ici l'été. Est-ce un début prometteur ?C'est un bon début. Le seul bémol concerne le manque de diversité des premiers candidats. Il y a beaucoup de projets Internet. Or, habituellement, les projets Internet qui fonctionnent n'ont pas besoin des marchés pour se développer car ils dégagent du cash. Il faudrait que d'autres secteurs viennent vers Alternext. Aujourd'hui, il y a un petit goût d'ex-Nouveau marché. Mais dans l'ensemble, nous regarderons tous les dossiers sur Alternext, avec tout de même quelques limites. Par exemple, une société comme la nôtre ne peut pas investir plus de 10% de ses fonds sur un marché non réglementé.
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