Les chiffres déçoivent les analystes, tandis que la direction affiche sa sérénité: le groupe suédois Skandia a annoncé lundi un résultat net au deuxième trimestre en perte de 1,47 milliard de couronnes suédoises, soit 156,7 millions d'euros. La perte de vitesse paraît d'autant plus sérieuse au regard du bénéfice net enregistré un an auparavant à 423 millions de couronnes suédoises.Malgré une performance record dans la branche d'assurance pure, les bilans par segments sont moroses. Le résultat imposable de la branche d'assurance progresse fortement à 313 millions de couronnes suédoises, contre 212 millions au deuxième trimestre 2004. L'activité bancaire enregistre un bénéfice de 52 millions de couronnes suédoises contre 167 millions un an plus tôt. L'assurance-vie perd, elle, 4 millions au deuxième trimestre. Du côté des fonds mutuels, la perte de vitesse est moindre avec un recul tout de même notable de 13 millions de couronnes suédoises, qui succède aux pertes de 55 millions du deuxième trimestre 2004. Enfin, les "autres opérations" affichent une très lourde perte imposable de 1,13 milliard de couronnes contre une perte de 9 millions lors du même trimestre de 2004.Au total, la hausse du résultat opérationnel à 818 millions de couronnes suédoises réjouit la direction de Skandia qui se félicite qu'en dépit "de conditions de marché défavorables, le taux de croissance du groupe s'est accru au deuxième trimestre, cela démontre que notre stratégie d'affaire marche bien". Seulement, le chiffre, calculé non pas avec les normes IFRS mais selon la valeur intrinsèque, est bien décevant face aux attentes des analystes qui attendaient 1,46 milliard de couronnes. Leader mondial de l'assurance à capital variable en 2000, Skandia n'est donc pas en voie de recouvrer sa place. Les scandales successifs sur les accusations d'abus de biens sociaux (voir ci-contre) adressées à la direction avaient déjà terni l'image du groupe dès 2002. Les dirigeants Lars-Eric Petersson (ancien directeur général), Ulf Spang (ancien directeur financier) et Ola Ramstedt (ancien directeur du personnel) étaient soupçonnés d'avoir détourné plusieurs milliards de couronnes suédoises via le versement de primes.Pour l'heure, Skandia pourrait être racheté par l'assureur britannique Old Mutual (voir ci-contre), formant ainsi un ensemble valorisé à 11,8 milliards d'euros. La perspective de fusion ne fait pas l'unanimité auprès des principaux actionnaires, tandis que le PDG Jim Sutcliffe évite tout commentaire.A la clôture de la Bourse de Stockholm, le cours de Skandia cède 0,6 couronne, à 42,30.

latribune.fr

19 Oct 2008, 22:14

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