Le rêve ne suffit pas ...

Les investisseurs veulent qu'on leur vende du rêve. Aux analystes qui leur proposent une action à acheter, ils demandent qu'ils leur racontent quelle en est "l'histoire": une success story, il va de soi, mais quelles promesses recèle-t-elle encore? Ils réclament du potentiel, des "catalyseurs" susceptibles de relancer le cours de la Bourse, et du "momentum", à savoir une dynamique de bonnes nouvelles, de croissance de bénéfices, etc... Mais le rêve ne suffit pas. Il faut aussi des résultats, une traduction en chiffres de ces jolies théories et constructions. Un rude apprentissage de la réalité du marché que ne cesse de faire le studio DreamWorks Animation depuis son introduction à Wall Street il y a un an. Vendredi, l'action du studio d'animation créateur de l'ogre Shrek a essuyé un sérieux flop, dégringolant de 6,5% à l'annonce d'une perte nette, pourtant modeste (moins d'un million de dollars) au troisième trimestre. La firme de Glendale, en Californie, a dû déprécier de 4 millions la valeur du dernier opus des aventures de Wallace & Gromit, Le Mystère du Lapin-Garou, qui n'a pas rencontré le succès espéré outre-Atlantique. Pourtant, les fans des personnages en pâte à modeler inventés par Nick Park et Steve Box se sont rendus en masse dans les salles obscures à l'international, notamment en France. Ainsi le film, qui n'aurait coûté que 30 millions de dollars à réaliser, a tout de même déjà engrangé plus de 160 millions de dollars de recettes dans le monde entier, mais n'a pas dépassé la fatidique barre des 100 millions devant le public américain, plus friand des dessins animés classiques à la Disney...Des chiffres autrement moins impressionnants que le triomphe de l'hilarant Madagascar, les aventures de quatre animaux du zoo de Central Park retournés au monde sauvage, qui ont déjà glané plus de 520 millions de dollars. La sortie du DVD de Madagascar, demain aux Etats-Unis, est ainsi attendue avec la plus grande ferveur à Glendale. Le studio entend faire de Madagascar sa future "marque" sur laquelle capitaliser, à l'image de Shrek dont l'épisode original n'avait rapporté "que" 485 millions - soit moins que Madagascar - avant que Shrek 2 cartonne à plus de 920 millions de dollars, le record de toute l'histoire de l'animation. Mais la suite de Madagascar ne viendra sur nos écrans qu'en 2008. En attendant, l'action DreamWorks cote toujours sous son prix d'introduction. Les investisseurs veulent un peu de résultat pour acheter leur part de rêve...

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