Faites vos voeux !

Certes, l'année n'est pas complètement terminée. 2005 a jusqu'à présent réservé d'heureuses surprises aux investisseurs: le CAC 40 s'est adjugé plus de 22% depuis janvier, comme l'indice européen élargi DJ Stoxx 600. Une solide performance, presque trois fois mieux que les modestes 7,6% de l'année 2004. Et pourtant, les stratégistes avaient émis des prévisions plutôt timides: certes, rares étaient les pessimistes, les "bearish" comme disent les boursiers, à prédire un recul de 10% des indices européens à l'image des experts de Merrill Lynch, la banque ayant pourtant le taureau ("bull") pour emblème. Les plus haussiers ou "bullish", ceux de Deutsche Bank, espéraient une progression de 14%, des espoirs dépassés. Ces mêmes experts de la banque allemande restent confiants: 2005 sera la meilleure année des places boursières européennes depuis 1999. L'humeur restera-t-elle aussi heureuse l'an prochain ou faudra-t-il digérer ce bel appétit qu'ont eu tout au long de l'année les investisseurs? Quid du pétrole, dont personne ne pronostiquait l'impressionnante flambée? Quid du dollar, que tous les experts voyaient au contraire s'effilocher plus encore? La sur-performance des indices du Vieux Continent par rapport aux indices américains est d'ailleurs réduite à néant si on la ramène en dollars. Quid enfin d'un possible cycle de hausse des taux en Europe?Les stratégistes ont repris leur plume pour dresser leurs prédictions 2006. Elles sont optimistes dans l'ensemble. La banque ING, par exemple, table sur une croissance de 8% des profits des sociétés en Europe en moyenne et sur une progression de 10% environ de l'indice FTSEurofirst 300, à 1.380 points. D'autant que les valeurs européennes restent assez bon marché, malgré la belle performance de l'année: elles se traitent sur un multiple inférieur à 13 fois les bénéfices attendus en 2006. Du coup, les experts de CM-CIC Securities voient le CAC 40 à 5.250 points à la fin de l'année prochaine, et le DJ Stoxx 600 à 350 points, soit une nouvelle expansion de 15 à 20%...Les responsables de la stratégie n'auraient-ils pas tendance à corriger leur pessimisme excessif de l'année passée? Après deux crus exécrables (-21% et -33% respectivement en 2001 et 2002) et un plus honorable (+16% en 2003), on ne pouvait leur reprocher en fin d'année dernière leur circonspection. Ces prévisions donnent assurément une indication: les bonnes dispositions des investisseurs pour un traditionnel "rallye" de fin d'année, ce mouvement haussier qui permet aux gérants de finir l'exercice fiscal sur d'excellentes tonalités. Quant à 2006, il est encore temps de faire vos voeux...
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