Le deuxième tour de la privatisation des autoroutes est lancé

Les lettres sont parties en début d'après-midi! Comme l'annonçait La Tribune de ce vendredi, Bercy a bien donné son feu vert au deuxième tour de la privatisation des autoroutes. La remise des offres fermes pour les candidats à la reprise des autoroutes est prévue pour le 7 novembre. Seuls seront retenus les candidats qui auront déposé une offre sur la totalité du capital. Ceux qui ont postulé au premier tour à de simples blocs (23,4% pour APRR et 25,2% pour la Sanef) pourront s'associer entre eux ou alors se rallier à des consortiums déjà formés pour continuer la partie. Informés des règles, les candidats vont pouvoir enfin consulter les documents (la fameuse data room) juridiques, financiers et fiscaux des sociétés cibles. Le tout se fera de manière électronique par Internet avec un code d'accès sécurisé. Les futurs acquéreurs des ASF, de la Sanef ou d'APRR, seront ensuite invités à écouter la direction présenter sa stratégie et répondre aux questions. Pressé, le gouvernement aura finalement mis près d'un mois et demi pour relancer la machine à privatisation. Bercy a souhaité s'assurer qu'une fois vendues, ces sociétés seraient toujours en mesure de rembourser les emprunts contractés auprès de la Caisse Nationale des Autoroutes, établissement public à caractère administratif qui porte la dette du secteur autoroutier français (soir plus de 20 milliards d'euros) et dont il est garant. De leur côté, les sociétés d'autoroutes étaient décidées à conserver une capacité d'endettement suffisante. Des négociations se sont donc engagées pour préciser les obligations liant les deux parties. L'accord est presque conclu, avant d'être approuvé en Conseil d'administration des sociétés. Son contenu est identique pour les trois concessionnaires. Il stipule premièrement que leur dette nette ne devra pas dépasser de plus de 7 fois leur EBE, et deuxièmement que l'EBE couvrira 2,2 fois leurs frais financiers. La Sanef a décidé de soumettre cet accord à un expert indépendant, le président de l'Ordre des Experts Comptables, René Ricol, en vue d'obtenir une attestation d'équité. Une formalité qui semble normale dans une telle procédure. Pour lors, les concessionnaires peuvent être sereins. Fin 2005, d'après les prévisions des analystes financiers, ils respecteront, et de loin, ces ratios financiers. Ces discussions auront duré plus longtemps que prévu. Les trois sociétés ont eu du mal à s'accorder. Mais, surtout, les équipes de l'APE et de Bercy, en charge de la privatisation des autoroutes, ont été fortement retardées par le dossier explosif de la SNCM. Et il a fallu la perspective du débat parlementaire à l'Assemblée Nationale mardi 11 octobre pour que Bercy accélère la procédure. La question de la TVA au péage reste cependant toujours en suspens. Pour Bercy, c'est un sujet entre les transporteurs et l'État: les sociétés ne seraient donc pas concernées. Mais, pour l'instant, le gouvernement aurait saisi le Conseil d'Etat pour qu'il confirme son jugement de fin juin. Dernière étape, la signature entre l'Etat et les futurs acquéreurs pour l'avenant au contrat de concession.De leur côté, les candidats ont mis à profit ce délai pour peaufiner leurs offres; les étrangers, surtout, pour se faire connaître, ou pour trouver un partenaire financier pour les accompagner. C'est le cas d'Abertis, qui a décidé de franciser son offre pour partir gagnant.
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