La Force traque les pirates de Star Wars

Les pirates ont mis des moyens à la hauteur de l'événement. Lucasfilm avait pourtant pris toutes les précautions possibles et presque réussi: aucune copie illicite du dernier volet de Star Wars n'aurait circulé sur la Toile avant sa projection à Cannes, le 15 mai. Mais six heures avant la sortie officielle en salles aux Etats-Unis, le 19 mai, le côté obscur de la Force était passé à l'action: une première copie du film événement circulait dans les groupes de discussion sur Internet. Vingt-quatre heures plus tard, on en était déjà à 10.000 copies. Depuis, les progressions sont exponentielles. Un cabinet de consultants dans les médias français, NPA Conseil, a remonté la piste. Selon lui, tout est parti de seulement deux captations, distinctes, du film: une copie de travail, utilisée par le producteur, sur laquelle on voit encore le "time code" (en haut à gauche de l'image); une autre copie, issue du transfert sous forme de fichier numérique des images sur une bobine envoyée aux cinémas. Un dispositif lourd, dit de télécinéma, est nécessaire à cette opération. Certains hackers agissent par défi, et revendiquent dans les "news group" être à l'origine d'une des versions proposées, explique NPA. Pour les versions linguistiques, dès la sortie du film, il suffit de capter le son dans une salle avec un enregistreur numérique et de synchroniser avec la bande vidéo originale du film. Mais la "beauté" de l'exploit n'est pas le seul mobile des hackers. Les sites qui répertorient les liens pour télécharger tel ou tel film accueillent souvent des bandeaux publicitaires. Ainsi, en amont de la "convivialité" de l'échange en peer-to-peer, via KaZaa et surtout BitTorrent, ceux qui mettent en ligne, les premiers fichiers sources ne sont pas toujours complètement désintéressés. En s'attaquant au mythe Star Wars, ils ont déclenché une riposte sans délai. C'est le FBI qui a fait fermer mercredi le site elitetorrents.org, où l'on peut télécharger musique et films, via BitTorrrent. Une dizaine des principaux "fournisseurs" de contenus au réseau était visée. Seulement voilà: un site tombe... et dix autres se lèvent. L'aventure Napster est là pour le rappeler. Mais Star Wars a une chance: tout le monde a encore envie de voir le film sur grand écran.
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