La téléphonie gratuite ou presque sur PC séduit de plus en plus

Alors que France Télécom est attaqué de toute part dans la téléphonie fixe, la téléphonie gratuite ou presque sur Internet attire en masse utilisateurs et nouveaux entrants. On ne présente plus Skype, la solution imaginée par les créateurs de Kazaa, le logiciel d'échange de musique peer-to-peer au succès planétaire. Selon un principe similaire, deux internautes peuvent se parler gratuitement via deux PC reliés à Internet, après avoir téléchargé un petit logiciel. En deux ans, 112 millions de logiciels Skype ont été téléchargés dans le monde.Au départ destiné à un public d'initiés, le système s'est propagé. "Pour sortir d'un univers "techno" et s'orienter vers le grand public, Skype a lancé une offre de téléphonie payante qui permet d'appeler un téléphone fixe ou mobile à partir d'un PC", explique Roland Montagne, analyste à l'Idate. Même payantes, les communications restent nettement moins chères: 0,02 euro la minute vers un fixe, et 0,189 euro vers un mobile en France. Et ce uniquement grâce à une connexion Internet, autrement dit sans nécessairement être client d'une offre de téléphonie.Ce succès a suscité les vocations. En France, Myvox, puis Annatel en mars ont lancé des offres similaires à celle de Skype, gratuites entre utilisateurs du même service et payantes vers les autres réseaux. En outre, Annatel comme PhoneSystems proposent l'achat d'un boîtier complémentaire qui s'installe entre un téléphone et Internet et qui permet de se désolidariser du PC, finalement peu pratique pour téléphoner.Réplique de Neuf TelecomCes nouvelles offres ont de quoi faire frémir des opérateurs. Certains, comme Neuf Telecom, ont réagi par l'offensive. L'opérateur possède deux tiers de Wengo, qui propose, comme Skype, outre une offre gratuite sur PC, des forfaits de communications illimitées à prix cassé via la location d'un boîtier. "Nous pouvons nous présenter en concurrent de Neuf Telecom mais nous leur permettons aussi d'aller chercher des clients chez leurs concurrents. De toutes façons, ces offres-là existent. Le vrai danger provient d'acteurs étrangers comme Skype ou de l'américain Vonage, déjà implanté au Royaume-Uni", explique David Bitton, le patron de Wengo. Actuellement, l'offre a conquis 15.000 utilisateurs, dont 68% payants et vise 50.000 clients payants en fin d'année. Face à ces nouvelles offres, qui pourraient annoncer la disparition du paiement des communications au temps, voire de l'abonnement, les grands opérateurs vont devoir s'adapter.
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