Google hisse les bannières sans les montrer...

La semaine où Double Click, pionnière des régies publicitaires en ligne, est vendue faute d'avoir réussi à sortir du rouge, Google annonce qu'il s'attaque au marché des bannières publicitaires en ligne. Il y a certes des opportunités à saisir. La première destination mondiale des internautes n'a pas l'intention de rester à l'écart d'un marché qui a crû de plus 25% en neuf mois aux Etats-Unis, 32% en France sur le premier trimestre 2005. A ce rythme, Internet a déjà rattrapé la part de marché publicitaire de l'affichage outre-Atlantique et se classe désormais parmi les grands médias aux yeux des annonceurs. Google s'engouffre dans la brèche avec le sens du timing et du contre-pied qui caractérise sa jeune histoire. Quand à la fin des années 90, les start-up de la Silicon Valley lèvent des fonds à tour de bras avec des business-plans tablant sur des recettes publicitaires virtuelles, Larry Page et Sergey Brin, les deux fondateurs de Google, mettent encore au point, "dans un garage" et en toute discrétion, les algorithmes qui donneront sa puissance à leur moteur de recherche. Et quand la bulle Internet éclate, Google commence tranquillement son développement viral sur la Toile. Avec des atouts irréfutables: page d'accueil sobre chargée en quelques secondes et dépourvue de publicité, réponses fiables et rapides. En 2001, quand plus personne ne veut mettre un dollar sur une valeur Internet, Google, dont l'audience explose, engrange ses premiers bénéfices. Le modèle économique des liens sponsorisés, que Google vend à des annonceurs et qui apparaissent dans les résultats d'une recherche lancée sur le moteur, se révèle bien plus payant que la publicité traditionnelle en ligne. Google facture de vrais "clics", quand d'autres ont fait miroiter des milliers de "pages vues" par une audience plus ou moins virtuelle.Depuis, Google est entré en Bourse, bravant les sceptiques. Son cours s'envole au rythme exponentiel de la croissance de ses bénéfices. Il multiplie les services pour d'attirer toujours plus d'internautes. Les autres géants d'Internet, les Yahoo! et les MSN, tentent de venir sur ses brisées, celles du lien sponsorisé, pour s'affranchir à leur tour d'un modèle basé sur la vente d'espace publicitaire sous forme de bannières. Et voilà que Google décrète que le temps est revenu du "vieux" format du Net, la bannière animée. Il s'érige en régie publicitaire, intermédiaire entre des annonceurs qui le payent pour distribuer leur publicité, et des sites sur lesquels il achète l'espace pour afficher ces bannières. Il s'agit des sites déjà partenaires de Google sur lequel apparaissent les liens sponsorisés vendus par le moteur. L'annonceur ne paye plus au clic mais pour 1.000 affichages, sur des catégories de sites qu'il choisit. Google lance des enchères entre annonceurs et se charge de la répartition: au plus offrant les meilleures places. Autre innovation: un nouveau format, plus grand que les standards classiques (160 x 600). Mais Google n'a pas perdu toute retenue devant ce nouveau gâteau publicitaire: les créations doivent être au format Gif, réputé plus discret, et la répétition d'une animation est limitée trois fois. Surtout, à la différence des liens sponsorisés, modestes mots surlignés et simple invite au clic, les bannières, plus agressives, sont réservées aux sites partenaires. Pas question d'en encombrer la page d'accueil de Google ou les pages de réponses à une recherche. Google vend de la publicité mais pas son âme...
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