L'Europe prend du poids - au sens propre...

Finie la bonne bouffe. En mangeant mal, les Européens ne cessent de grossir. Un mal qui coûte près de 60 milliards d'euros par an à l'Union. Sans compter qu'à travers les retraites anticipées et les congés maladies dus à l'obésité, l'Europe n'est pas près de devenir l'économie la plus compétitive de la planète.

Les Européens avaient beau jeu de se moquer, il y a peu de temps encore, des Américains, gros et gras. En quelques années, ils sont devenus pareils. Sinon pire. Selon les dernières statistiques européennes, entre 25 et 43% des Européens selon les pays sont en sur-poids, alors qu'aux Etats-Unis c'est le cas de 28% des hommes et 39% des femmes. De quoi s'inquiéter pour les Européens.

D'abord sur la qualité de la nourriture sur notre continent. Certains notent perfidement que l'agriculture européenne, largement subventionnée, produit en fait de la quantité plutôt que de la qualité.

Sur l'hygiène de vie, ensuite, puisque 41% des Européens interrogés avouent n'avoir fait aucun sport sur les sept jours précédents et 17% disent même n'avoir pas marché 10 minutes pendant la même période.

Enfin, sur l'attitude de l'Europe. Qui reste étonnement passive. Pourtant, l'obésité coûte, selon les calculs, pas moins de 59 milliards d'euros par an à l'Union. Nettement plus que les 43 milliards d'euros annuels destinés aux subventions agricoles, ou, si l'on veut prendre un autre point de comparaison, trois fois le PIB de la Bulgarie... Et ce n'est pas tout. Ces coûts sont de deux à quatre fois supérieurs si l'on prend en compte d'autres formes de dépenses. Qui pourraient se mesurer par les jours de congés maladie pris en raison de problèmes liés à l'obésité et même de retraite anticipée pour les mêmes raisons.

Autant dire que dans ces conditions, l'Europe ne risque pas d'atteindre les critères qu'elle s'est fixés dans le cadre de l'Agenda de Lisbonne - à savoir devenir, d'ici à 2010, l'économie de la connaissance la plus compétitive du monde!

Au fait, que fait l'Europe pour remédier au problème de l'obésité? Pas grand chose. Elle vient de déclarer que des lois durcissant l'étiquetage ou les possibilités qu'ont encore les fabricants de mal bouffe de faire de la publicité, y compris auprès de très jeunes consommateurs, ne changeraient rien au problème de l'obésité.

En fait, comme le commissaire chargé du dossier n'a pas hésité à le dire, l'Union espère que les entreprises vont décider que la bonne bouffe peut être aussi une source de profits... Espérons que ce sera pour bientôt.

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