Heureusement que l'Europe va gagner la Coupe du Monde !

Par latribune.fr  |   |  400  mots
Quel que soit le vainqueur le 9 juillet, ce sera en tout cas une équipe d'un pays européen. De quoi doper le moral et la croissance. D'ailleurs, les grands perdants, tels que les pays d'Amérique latine, n'en ont pas besoin!

Qui a parlé d'opium du peuple? Le football a au moins une vertu: il dope le moral des spectateurs, des consommateurs, bref, de tout un peuple. Quand l'équipe gagne, évidemment. Et si certains faisaient remarquer que malgré la mondialisation, compte tenu des équipes qui restent en lice, la Coupe du Monde serait forcément européenne cette année, on ne peut que s'en féliciter.

Car si le football dope le moral et donc l'activité économique d'un pays, les quatre qui figurent en demi-finale, la France, le Portugal, l'Italie et l'Allemagne, en ont bien besoin. Ces pays, en effet, affichent les performances les plus modestes, pour ne pas dire les plus médiocres, de toute l'Europe de l'Ouest en matière de croissance ou de perspective de croissance. Alors que les anticipations sont, pour toute la zone euro, d'un taux de 2,1% cette année, les pays en demi-finale affichent tous des chiffres en dessous.

Tel le 2% de l'Allemagne, qui tente péniblement de remonter la pente après avoir été pendant des années la locomotive de l'Europe. Tel aussi le 1,7% pour la France, ce qui n'empêche pas Paris de fanfaronner sur la bonne orientation du marché de l'emploi. Ou encore le 1,4% de l'Italie, qui n'arrive pas à reprendre l'avantage en termes d'exportations. Et c'est sans parler, enfin, du Portugal, dont l'économie n'a crû que de 0,3% l'an dernier, et qui pourrait avoir franchement du mal, au dire des experts, à passer la barre des 2% - au moins dans les mois qui viennent.

Du côté des perdants, que trouve-t-on? Des économies qui franchement, n'ont pas besoin d'être dopées à la victoire footballistique pour caracoler en tête. Qu'on en juge: l'Argentine, l'un des pays phares en matière de foot, a affiché une croissance de son PIB de 12,3% en 2005 et devrait faire presque aussi bien cette année, selon les pronostics. Ou le Brésil, autre ultra favori, sorti par les Bleus samedi soir dernier. Même avec un taux de croissance en-deçà des performances de son voisin argentin, le plus grand pays d'Amérique latine se porte bien, avec une croissance de son PIB de 5,7% en 2005 et de 4,5% prévue pour cette année. Le double de l'Europe en fait...

Grand prince, Olé, le quotidien sportif argentin, concluait son éditorial de dimanche en déclarant, en français, "Merci beaucoup Zidane", pour le spectacle donné samedi.