L'investissement industriel ne progressera que de 3% cette année

L'Insee a revu en baisse sa prévision de croissance de l'investissement industriel pour l'année à 3% contre 4% estimé initialement. Le recul de l'investissement dans l'industrie automobile sera toutefois plus que compensé par le secteur des biens d'équipement, l'industrie alimentaire et les biens de consommation.

Après la croissance zéro annoncé il y a dix jours au titre du troisième trimestre par l'Insee, les mauvaises nouvelles ne surprennent plus. L'Insee, Institut national des statistiques et des études économiques, a annoncé jeudi avoir revu à la baisse sa prévision de croissance pour l'investissement industriel à 3% contre les 4% prévus en juillet, déjà révisé par rapport aux 5% d'avril. "Les quelques investissements réalisés se feront surtout pour des motifs de renouvellement et de rationalisation, beaucoup moins pour étendre les capacités existantes", commentait Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.

D'après les chefs d'entreprise interrogés le mois dernier, l'investissement aurait augmenté de 3% en 2006 par rapport à 2005 dans l'ensemble de l'industrie et de 2% dans l'industrie manufacturière. Le net recul annoncé des investissements dans l'industrie automobile (-13 %) est toutefois compensé par la progression des investissements de l'industrie des biens d'équipements (+13 %), de l'industrie agroalimentaire (+11 %) et des biens de consommation (+7 %). Par rapport à l'enquête du mois de juillet, les prévisions d'investissement pour 2006 sont abaissées de 2 points dans l'industrie manufacturière.

En 2007, les dépenses d'équipement dans l'industrie manufacturière progresseraient de 4 %. La progression dans l'ensemble de l'industrie serait plus mesurée (+2 %) en raison d'un repli des investissements de l'industrie agroalimentaire. " Les industriels prévoient aujourd'hui 4 % de progression. Comme en 2001. Or, en 2001, l'investissement a in fine crû de... 1%. Qui peut oser affirmer dans ces conditions que la désindustrialisation ne guette pas la France" souligne Nicolas Bouzou.

L'explication ? "L'augmentation des coûts des entreprises industrielles (progression des bas salaires et des coûts d'approvisionnement) et le poids de la fiscalité (impôt sur les bénéfices, taxe professionnelle, petites taxes diverses et variées) aura une fois de plus pesé sur les marges du secteur, amenuisant sa capacité d'investissement", explique l'économiste. Le niveau toujours élevé de l'euro par rapport au dollar constitue en outre toujours un frein psychologique à l'investissement

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