Nouveau déficit commercial record aux Etats-Unis

Quand l'Amérique cessera-t-elle de consommer? Alors que les économistes s'attendaient à un tassement, c'est un nouveau record qu'a enregistré le déficit commercial américain au mois d'août. Les Etats-Unis ont comptabilisé un creusement du déficit à 69,9 milliards de dollars, en hausse de 2,7% par rapport aux 68 milliards du mois précédent. Les 66 économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient à un déficit de 66,7 milliards. Malgré le tassement du marché immobilier et la hausse des taux d'intérêt, les Américains restent friands de l'électronique japonaise et de produits chinois bon marché. Même la faiblesse du dollar au mois d'août n'est pas parvenue à doper suffisamment les exportations pour contrebalancer ces achats. Les exportations ont progressé de 2,3% à 122,4 milliards de dollars et les importations de 2,4% à 192,3 milliards. Le déficit vis-à-vis de la Chine s'est creusé de 12,2% à 22 milliards de dollars, ce qui ne représente pas moins d'un tiers du déficit américain. La balance pétrolière a elle aussi affiché un déficit record à 27,2 milliards de dollars. Les importations se sont envolées, alors le prix moyen à l'importation du baril atteignait son plus haut niveau historique, à 66,12 dollars. Mais si le moteur de l'économie mondiale reste encore vigoureux, le ralentissement américain ne devrait pas tarder. De fait, le patrimoine des ménages s'amoindrit en raison du recul des prix de l'immobilier. Ce qui ne manquera pas de tasser cette surconsommation dans les prochains mois et de faire revenir les Américains à des comportements d'épargne aujourd'hui enterrés au profit d'un mode de vie à crédit. Certains économistes parient donc sur un net ralentissement de l'économie américaine dans les années à venir. Un mal nécessaire pour résorber les déficits jumeaux. Déjà, Georges Bush s'est félicité cette semaine d'un déficit budgétaire de 248 milliards de dollars en 2006 contre 319 milliards l'an dernier. Selon Andreas Höfert, responsable de la recherche économique chez UBS, le PIB américain ne devrait augmenter que de 2% l'an prochain contre 3,2% en 2006, et se maintenir dans une nouvelle fourchette de 2 à 3% dans les années à venir, après plusieurs années de croissance comprises entre 3 et 4%."C'est un mal nécessaire pour que se dégonflent enfin les déficits jumeaux abyssaux et pour enrayer les risques systémiques qu'ils peuvent entraîner, à savoir une chute sévère du dollar, une envolée des taux d'intérêt et des poussées inflationnistes incontrôlables", estime Andreas Höfert. La répercussion de cette décélération sur le reste du monde sera toutefois moins violente qu'elle ne l'aurait été il y a quelques années, étant donné l'émancipation de la demande intérieure des pays asiatiques.
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